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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 21:58

Je vous décris dans cet article une croyance personnelle que j'appelle "Vies successives".

J'en suis réduit à appeler ça une croyance, parce que je n'ai malheureusement pas réussi à imaginer une expérimentation qui permettrait de tester si ce à quoi je crois, est vrai ou faux. C'est donc par définition non-scientifique, même si à la base cela s'appuie sur quelques hypothèses assez communément admises par les scientifiques du vivant.

Hypothèses :

Certaines espèces vivantes (l'être humain, et aussi une multitude d'autres) sont douées de conscience, c'est-à-dire au moins la capacité pour chacun de ses individus, de percevoir leur environnement extérieur (sons, lumières,…) et s'en faire automatiquement une représentation intérieure, qui est utilisée notamment pour déterminer le comportement de l'individu .

On n'a pas besoin ici de savoir pour une espèce donnée si elle a une conscience, il suffit de savoir que certaines espèces en ont une. Au moins l'être humain en tout cas, et s'il n'y avait que l'être humain, ça suffirait encore pour mon propos.

Dans ces espèces, chaque individu vivant a sa propre conscience. En bon matérialiste (au sens des philosophes comme Descartes par exemple), j'admets que la conscience est le résultat de l'organisation et du bon fonctionnement de la matière dont est fait cet individu : capteurs externes comme les yeux, transmetteurs comme les nerfs, et au bout de la chaîne l'activité cérébrale de l'individu.

La conscience est propre à un individu, elle n'est pas partagée ni transmissible. Avant qu'il soit conçu, cet individu n'a pas de conscience . Une fois qu'il est mort, il n'a plus de conscience.

Il n'y a aucune survivance de l'individu après sa mort, ses atomes finissent par se disperser.

Idée de succession de vies (la croyance proprement dite) :

Je (moi, qui écris ce texte) ne peux pas avoir la conscience du chat  que je vois devant moi, parce que je suis moi-même vivant, avec ma propre conscience. Mais je peux imaginer que, si je n'avais pas été conçu, je pourrais être ce chat, plutôt que l'humain que je suis. Il y a bien des chats qui existent, avec chacun leur conscience.

Je me suis trouvé être humain (cet être humain particulier), mais j'aurais pu être à la place, n'importe quel individu (d'une espèce douée de conscience).

Il faut que je précise le sens particulier que je donne au "je" quand je dis "j'aurais pu être à la place, n'importe quel individu". Si j'étais un autre individu, évidemment cet autre individu ne serait pas moi qui écris ce texte, donc dans la phrase, le "je" ne me désigne pas moi, l'être humain que je suis maintenant, mais cet autre individu, qui n'a absolument aucun rapport avec moi-même. Pour bien marquer le sens à donner à ce "je", je choisis de le reformuler "je-autre". La phrase peut se réécrire "je-autre aurais pu être à la place, n'importe quel individu".

Reprenons.

Avant que j'existe, rien de moi n'existait que des atomes éparpillés. Ma conscience n'existait pas. Puis ma conscience a surgi un beau jour, avec le démarrage du fonctionnement de mon corps.

Et maintenant, que va-t-il se passer quand je serai mort ? Plus de conscience, évidemment. Mes atomes vont finir par se disperser. Puisque je n'aurai plus de conscience à ce moment-là, je ne serai plus prisonnier de la conscience que j'ai actuellement. Donc je-autre pourrai être un autre individu.

Il n'y aura aucun rapport entre ces deux individus :

  • Aucun rapport matériel (ils peuvent avoir des atomes en commun ou pas, ça ne change rien au principe).
  • Aucun rapport moral : ce n'est pas parce que j'ai commis des fautes que je-autre serai un cochon.
  • L'individu suivant ne "sait pas" qu'il-autre a été l'individu précédent.
  • L'individu suivant pourra être conçu un intervalle de temps quelconque après la mort de l'individu précédent.

Comme, quand on n'est pas conscient, on est inconscient, une fois que je serai mort, je-autre serai immédiatement un autre individu, sans avoir l'impression d'une rupture dans le temps. Exactement comme dans le sommeil.

Et ce processus est récurrent, il ne s'arrête jamais. Il y a succession de consciences de différents individus successifs, dont le suivant est conçu après la mort du précédent.

Enfin… presque ! Pour qu'il puisse y avoir succession infinie pour toutes les consciences, il est nécessaire que le nombre de consciences, soit globalement croissant dans le temps. Si aujourd'hui, il y a 1000 milliards de consciences, et que dans 1000 ans il n'en reste plus que 999 milliards, alors il y aura certaines consciences qui ne seront pas remplacées par d'autres… Mais c'est un aspect anecdotique.

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commentaires

P
Je vous ai découvert dans Athéisme, l'homme debout et je partage entièrement vos idées sur la laïcité, ce devrait être établi comme cela en France dès maintenant. Il y a pourtant une dimension dont<br /> on parle peu dans tous les sites athées : c'est le rapport de l'argent et des religions. J'ai une idée d'article en tête à ce sujet que l'on pourrait appeler religions, domination et profits.
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C
<br /> <br /> Bonjour Philippe,<br /> Le sujet mérite en effet un développement.<br /> A chaud et sans plus y réfléchir, je dirais que l'articulation entre les<br /> trois notions n'est pas triviale, et nécessite de plus de poser le contexte<br /> : par exemple, dans la France de maintenant, la question du profit pour la<br /> religion catholique me semble marginale (mais je ne suis pas très bien<br /> renseigné sur le sujet). En tout cas moins qu'à une époque où les riches<br /> finançaient la construction d'églises. Et la domination peut exister sans<br /> profit : par pression familiale sur les jeunes génération, par exemple. Par<br /> contre, le profit peut-il exister sans domination ? Plutôt non je dirais.<br /> Dans l'attente de vous lire si vous développez le sujet.<br /> Jean-François.<br /> <br /> <br /> <br />