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3 janvier 2014 5 03 /01 /janvier /2014 00:00

Il est ici question d'économie, mais pas des déçus du Hollandisme... non, d'une tendance lourde qui ne fera que s'amplifier de génération en génération (quels que soient les gouvernants qui se succéderont).

 

En prenant un peu de recul sur l'histoire de Homo sapiens, on pourra bientôt distinguer 5 grandes ères :

 

Avant Homo sapiens : constitution de la mine

 

Durée : plusieurs milliards d'année.

 

Depuis la formation de la planète Terre, par des processus extrèmement lents, accumulation progressive d'éléments divers dans les entrailles de la terre : énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz), métaux, terres rares, etc.

 

L'ère des chasseurs-cueilleurs

 

Durée : plusieurs centaines de milliers d'années.

 

Homo sapiens est nomade, il se déplace pour rechercher sa nourriture là où elle se trouve.

Du fait du nomadisme, peu d'accumulation possible de richesses matérielles, donc peu d'inégalités entre individus.

Croissance des populations très limitée. Malgré celà, les savoirs-faire accumulés (transmis oralement d'une génération à l'autre) peuvent être suffisants pour provoquer quelques effets secondaires indésirables : déforestation, érosion des sols, éradication de certaines espèces.

 

L'ère de la sédentarisation et de la domestication

 

Durée : plusieurs milliers d'années.

 

Homo sapiens apprend à domestiquer les plantes et les animaux pour sa consommation personnelle. Il n'est plus obligé de se déplacer pour se nourrir, il se sédentarise. La production d'excédents alimentaires permet la croissance de la population. La sédentarisation permet aussi l'accumulation de richesses importantes... mais pas pour tout le monde : les inégalités entre individus s'accroissent. L'écriture naît. L'organisation sociale prend une autre échelle, les empires apparaissent.

 

La production de richesses reste toutefois basée sur la force humaine et animale, avec des techniques artisanales dont la productivité est limitée. L'accroissement des richesses moyennes par individu reste très faible. La production sert essentiellement à couvrir les besoins élémentaires. Les besoins en main-d'oeuvre sont importants et aucune innovation technique ne provoque de chômage. D'un point de vue économique, le système est relativement stable.

 

L'ére de la croissance "minière"

 

Durée : environ 200 ans.

 

Au début de cette ère, Homo sapiens est assis sur deux mines, qu'il n'a pas commencé à exploiter. Une mine "physique" : son sous-sol, qui contient toutes les ressources naturelles accumulées avant son apparition sur Terre. Et une mine "intellectuelle" : celle des lois de la nature, qu'il ne connaît pas encore et qu'il lui reste à découvrir.

 

Il commence à exploiter ces deux mines en parallèle. Les découvertes scientifiques nourrissent des innovations techniques qui utilisent les richesses du sous-sol (ou rendent possible leur extraction).

 

Economiquement, le système devient instable. Les innovations techniques amènent la croissance de la production, la croissance de la production amène la croissance de la consommation des ressources naturelles. Chaque nouvelle innovation technique s'accompagne du phénomène de "destruction créatrice" décrit par Schumpeter : des emplois obsolètes sont détruits, mais sont (en moyenne) remplacés par d'autres emplois issus des innovations techniques.

 

Aujourd'hui :

  • Les besoins élementaires étant maintenant globalement couverts, la croissance de la production concerne pour l'essentiel des biens non vitaux.
  • L'énergie qu'un français moyen consomme en un an pour toute sa consommation (production des biens matériels qu'il achète, chauffage, transport,...) représente l'équivalent de ce que peuvent produire 400 personnes en un an avec la force de leurs bras ou de leur jambes. C'est comme si nous avions à notre disposition, pour assurer notre train de vie actuel, 400 "esclaves énergétiques". Cette énergie consommée est essentiellement de l'énergie fossile : pétrole, gaz, charbon.
  • Tel un cycliste qui doit pédaler sans relâche pour ne pas tomber, la croissance économique ne doit pas cesser pour que le système économique n'implose pas (ou plutôt que le chômage n'explose pas).
  • Bref, notre organisation économique est telle que le niveau d'emploi est directement corrélé à la croissance de l'énergie disponible !!!

L'ère post-minière

 

Durée : le reste... (encore quelques milliards d'années).

 

Comme le disait Kenneth Boulding : "Celui qui croît qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste".

 

Les ressources minières physiques, qui sont nécessaires à la plupart de nos productions, sont un stock donné au départ et qui ne peut pas (à échelle humaine) se renouveler. Pour ne parler que du stock d'énergie fossile, une fois ce stock épuisé, il reste... les énergies renouvelables. Qui ont une capacité très inférieure à nos besoins énergétiques actuels, même en tenant compte d'hypothétiques innovations techniques qui en optimiseraient le rendement. De toutes façons, in fine, la capacité maximale des énergies renouvelables sur Terre, ce n'est que le flux de chaleur en provenance du soleil...

Les ressources minières "intellectuelles" (les lois de la nature) sont également données une fois pour toutes.

 

Où en est-on de l'épuisement de ces deux mines ?

 

Concernant les ressources minières physiques : leur épuisement est très variable selon le pays producteur et la ressource considérée, mais des signes sérieux indiquent que nous sommes déjà entrés, pour certaines ressources dont le pétrole, dans une phase de décroissance de la production (en moyenne mondiale, avec de fortes disparités régionales). Et que cette décroissance n'est pas contrainte par la demande, mais par les capacités physiques d'extraction des stocks restants.

 

Concernant les découvertes scientifiques susceptibles de nous amener d'autres innovations techniques : on se limitera à la Physique et aux "Sciences du vivant" :

  • Pour ce qui est de la Physique, le modèle standard de la physique des particules date maintenant des années 1970, et il a été amplement validé par l'expérimentation. Son domaine de validité couvre la physique de la vie courante et les niveaux d'énergie raisonnablement exploitables pour des applications pratiques, y compris l'énergie nucléaire.
  • Pour ce qui est des Sciences du vivant... comme je n'y connais rien, je ne m'avancerai pas trop là-dessus, mais j'en tirerai quand même bientôt quelques conclusions.

En étant abrupt, voici donc ce que je conclus de l'état actuel des découvertes scientifiques :

  • Physique : il n'y a plus aucune loi fondamentale à découvrir, sur un domaine de validité susceptible d'amener des innovations techniques. Si des innovations techniques ont lieu dans le futur, ça ne sera que sur la base de lois déjà découvertes... donc plus lentement qu'avec la découverte de nouvelles lois.
  • Sciences du vivant : quel que soit le potentiel de découverte restant, le potentiel de production des sciences du vivant, est celui des énergies renouvelables (soit l'énergie en provenance du soleil)... et ça c'est physique.

Les deux "carburants" du système économique actuel, à savoir l'innovation technique et l'énergie à gogo, sont donc bel et bien entrés (sur le long terme) dans une phase d'épuisement. Par conséquent, la production de biens matériels ne pourra que décroître. La croissance molle, ou l'absence de croissance, ou la récession observée en Europe en ce moment, c'est ça et rien d'autre. Et le chômage de masse actuel, c'est une conséquence de cette croissance atone, parce que le système économique est actuellement organisé pour ne permettre le plein emploi qu'en présence d'une croissance soutenue.

 

Comment allons-nous, collectivement, répondre à cette nouvelle donne ? Allons-nous nous adapter à temps, et gérer correctement cette décroissance matérielle, sans entraîner de crise aiguë ? Bien malin qui pourrait le dire... Je vais quand même risquer un pronostic. Je suis pessimiste, je pense que rien ne sera géré correctement. Voici mon analyse.

Nous sommes drogués aux biens de consommation. Combien d'entre nous renonceraient de bon coeur à la voiture, à la clim, aux smartphones,... même si on leur disait que c'était pour la bonne cause ?

D'autre part, la notion de "progrès" est tellement entrée dans les moeurs (à force de générations s'étant succédées dans l'ère de la croissance minière) qu'il apparaîtrait inconcevable à beaucoup que ça s'arrête. On trouvera toujours une solution à n'importe que problème pour continuer comme avant !

 

Bref, la baisse de la consommation, ce n'est pas vendeur et c'est contre-nature. Donc aucun politicien, même bien intentionné, ne voudra risquer un kopek sur ce genre de slogan (je parle des politiciens qui veulent se faire élire, pas des écolos). 

Et les élites du business (ceux qui ont l'argent, le pouvoir même s'ils ne sont pas élus, les réseaux d'influence,...) ? Elles pourraient éventuellement influer, à leur façon, le cours des choses. Le feront-ils, ceux qui auront conscience de la situation ? Au mieux : non ; au pire : ils ralentiront au maximum toute évolution. Parce que les personnes de cette catégorie excellent dans l'optimisation de leurs intérêts personnels, pas dans l'optimisation de l'intérêt général. Et qu'une remise en cause du système économique actuel signifierait une remise en cause de leurs avantages. Elles continueront donc de faire semblant que tout va comme avant, de tirer profit au maximum de tout ce qu'il y a à tirer à court terme... comme les spéculateurs qui ont conscience qu'une bulle va exploser, mais qui continuent à jouer pour ne pas risquer de gagner moins que le voisin. Attention, je ne porte aucun jugement moral là-dessus.

 

En tout cas, en final, la réalité rattrapera tout le monde, sans exception... Qui s'en sortira le mieux ? Mon pronostic : les peuplades qui sont (au regard des standards occidentaux) les plus pauvres, celles qui dépendent le moins actuellement de l'innovation technique et de l'énergie. Sous réserve que leur environnement ne soit pas détruit pas des bouleversement climatiques...

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23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 00:00

Ou, dit autrement (pas d'hypocrysie) : interdire le port du voile islamique pour les accompagnants des sorties scolaires ?

Sujet d'actualité qui m'amuse beaucoup !

 

Je vois les choses de façon très simple : soit la religion (en général) est saine pour les enfants, soit elle ne l'est pas.

Si elle est saine, alors vive la concurrence et que le meilleur gagne ! Il n'y a pas de raison de brider le prosélytisme ni de faire du protectionnisme qui fausserait la concurrence.

Si elle est malsaine, alors il faut interdire toute forme de prosélytisme à l'attention des enfants, y compris la transmission intra-familiale, et attendre que l'enfant devienne adulte pour effectuer lui-même son choix (comme pour le droit de vote, etc).

Et si certaines religions sont saines et d'autres malsaines, alors il faut expliciter en quoi certaines seraient saines et les autres seraient malsaines, et interdire les malsaines...

 

Donc en conclusion : je trouve que le problème est très mal posé dans les débats actuels...

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25 juillet 2013 4 25 /07 /juillet /2013 00:00

Oui, au fait, pourquoi ? (pour ceux qui n'ont pas encore eu l'info : définitivement, depuis octobre 2013 environ)

On répondre à cette question sous deux angles :

  • Les raisons "objectives" que j'ai retenues après examen de la question.
  • Le hasard qui m'a amené à me poser la question.

Raisons "objectives" retenues


Dans les conditions d'approvisionnement alimentaire contemporaines, manger de la chair animale n'est nullement nécessaire à une alimentation équilibrée(1). Puisqu'on peut s'en passer, se pose donc la question : stop ou encore ? J'ai fait le choix d'arrêter d'en manger, pour les raisons suivantes.

 

Éthique animale

 

Les raisons d'éthique animale sont depuis longtemps la principale motivation du végétarisme. En bref, il s'agit de considérer que les règles élémentaires d'éthique que les humains s'appliquent entre eux (ne pas faire à autrui ce qu'on n'aimerait pas qu'il nous fasse, ne pas traiter autrui uniquement comme un moyen au service de ses fins...) doivent aussi s'appliquer aux autres animaux. Parce que même si on n'éprouve pour eux aucun sentiment, les animaux que l'on mange sont tout autant que les humains, des êtres sensibles et capables de ressentir des émotions positives ou négatives, de la douleur, de la peur, etc.

 

À l'appui de ces considérations, somme toute abstraites, on trouve maintenant des illustrations saisissantes sur Internet. Des vidéos très suggestives sont disponibles sur les conditions d'élevage et d'abattage des animaux de consommation ; voir par exemple (2)(3). Si vous pensez que vous vous êtes complètement indifférent à tout ça, testez-vous donc, regardez-les.

Ce qui se passe dans les abattoirs est un sujet tabou en France : ce genre de vidéos ne passe pas à la télé, il n'y a pas de visites scolaires organisées dans les abattoirs, etc. Aurions-nous mauvaise conscience de ce que nous faisons subir aux animaux, vaut-il mieux éviter de faire le rapprochement entre l'animal, sa mort, et ce qui se trouve dans nos assiettes ?

 

Le livre "No steak"(4) de Aymeric Caron développe amplement ces sujets.

 

Impact environnemental

 

La viande est une aberration économique et environnementale. Quelques chiffres.

Pour produire 1 calorie de viande rouge, il faut 10 calories d'origine végétale.

Pour produire 1 kg de viande rouge, il faut 15 000 L d'eau, soit l'équivalent d'une douche quotidienne pendant un an.

Pour produire 1 kg de viande rouge avec les techniques d'élevage intensif, il faut 6 kg de pétrole.

Les 3/4 des terres agricoles mondiales sont consacrées à la production de viande (sous forme de pâturages, ou de cultures céréalières destinées à l'alimentation du bétail). Des forêts sont rasées pour permettre aux pays les plus riches de disposer des surfaces agricoles nécessaires à leur niveau de consommation de viande.    

À l'échelle mondiale, l'élevage émet approximativement la même quantité de gaz à effets de serre que l'ensemble des transports (terrestres, maritimes et aériens). Soit de l'ordre de 20 % des émissions mondiales de GES.

Notre planète est physiquement incapable de nourrir tous ses habitants avec le même niveau de consommation de viande que dans les pays riches...

 

Subvention des religions à son insu

 

En France comme dans nombre d'autres pays, les règles de traçabilité n'obligent pas à préciser au consommateur le mode d'abattage d'un animal. Même si une viande n'est pas étiquetée halal ou casher, elle peut très bien avoir été abattue selon ce rituel(5). Si c'est le cas, une partie du prix payé comprend la rémunération de prestataires religieux(6). Et personnellement, moins je subventionne les religions, mieux je me porte !

 

Réincarnation

 

Cet argument, contrairement aux autres, est très personnel et n'est pas susceptible d'un large écho... mais comme c'en est un pour moi, je le mentionne quand même.

Je crois en une forme de réincarnation, que j'ai décrite par ailleurs(7). Je n'oublie donc pas que je risque d'être mangé à mon tour... La cohérence m'invite à ne pas manger dans le présent, ce que je pourrais être dans le futur et qui n'aura pas envie d'être mangé !

 

Le hasard qui m'a amené à me poser la question

 

Les changements personnels sont parfois le fruits d'accidents du hasard ! Dans mon cas, j'ai trouvé, avec du recul, ce hasard suffisamment drôle pour vous en faire part.

Il n'y a pas si longtemps, j'étais un omnivore bien tranquille, je ne faisais ch... personne avec mes idées et je mangeais de tout avec plaisir. Et puis, en septembre 2012, un mini-événement s'est produit dans ma bonne ville d'Ivry-sur-seine : la boucherie du métro a fermé 3 semaines, avant de rouvrir comme boucherie halal ! Ce qui ramenait à 0 le nombre de boucheries non halal facilement accessibles pour moi. J'étais partagé entre la colère ("Quoi ! Que des croyances religieuses me compliquent la vie, fais ch... !!!" et la résignation "Ce sont des entreprises privées, elles font ce qu'elles veulent, il n'y a pas de quotas de vendeurs de porc.").

Sur ces considérations, je suis tombé début 2013 sur un numéro du journal "Le Point" qui titrait en première page "Viande : la nouvelle religion". Piqué par la curiosité, j'ai acheté le numéro et j'ai lu les articles sur le sujet. Entre autres articles, un qui parlait en termes très crus des réalités de l'abattage halal, et un autre qui faisait la pub du bouquin "No steack" de Aymeric Caron, paru récemment. De là, j'ai voulu en savoir plus, j'ai rapidement acheté le bouquin et... je me suis décidé tout de suite, mais j'ai mis plus de temps à le mettre en pratique (pas facile à faire avaler).

 

(1) http://michaelbluejay.com/veg/protein.html

(2) http://www.dailymotion.com/video/xertaj_abattage-rituel-halal-sans-etourdis_news#.UW2rWKKeNCw

(3) http://www.l214.com/

(4) http://www.amazon.fr/No-steak-Aymeric-Caron/dp/2213661537

(5) http://www.l214.com/abattage-rituel

(6) http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2508_abattage_Halal_Casher_souffrance_animale.php

(7) http://citrunch.over-blog.com/article-vies-successives-la-reincarnation-mais-sans-la-reincarnation-98195189.html

(8) http://citrunch.over-blog.com/article-laicite-ma-conception-109327974.html

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 00:00

Mise à jour majeure du 18/04/2013 :

 

Le titre initial de l'article était "Halal ou pas, rien à foutre...".

Quelques prises de consciences récentes m'amènent à changer son titre et à faire une importante mise au point.

 

Le mode d'abattage n'est pas neutre pour le consommateur (il peut y avoir des conséquences gustatives voire sanitaires).

Mais surtout, il est tout sauf neutre pour l'animal abattu, comme en témoigne crûment cette vidéo :

http://www.dailymotion.com/video/xertaj_abattage-rituel-halal-sans-etourdis_news#.UW2rWKKeNCw

 

Voir ici un dossier très complet sur le sujet :

http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2508_abattage_Halal_Casher_souffrance_animale.php

 

Je soupçonne Marine Le Pen, lorsqu'elle a parlé de l'abattage halal pendant la compagne présidentielle 2012, d'avoir eu plus envie de se faire mousser avec des propos à relents islamophobes, que d'attirer l'attention du public sur la condition animale...

 

 

Article initial du 05/03/2012 :

 

Jusqu'à preuve du contraire, une viande halal présente les mêmes qualités gustatives et sanitaires, qu'une viande "classique". Donc franchement : rien à foutre ! Etiquetée comme telle ou pas, ça ne ferait ni chaud ni froid d'en consommer ou d'en avoir consommé...

On ne voit hélas que trop bien ce que cherchent ceux ou celles qui jettent de l'huile sur le feu sur ce sujet... et qui ne prennent même pas la peine de préciser en quoi la viande halal leur poserait en soi problème. Honteux, je suis écoeuré ! Il y a vraiment des défis plus importants à relever.

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 00:00

Eh oui, vous ne croyiiez quand même pas que j'allais vous laisser tranquilles avec ce sujet d'actu !

Bon, en fait, j'avoue : je ne suis pas naïf, je sais bien que très peu me lisent (je ne me bats pas pour référencer à outrance ce blog et attirer un max de lecteurs). Mais au moins, ça me force à mettre mes idées au clair, et j'imagine que certains ne peuvent pas s'empêcher de me lire, même s'ils savent que mes idées vont les énerver... Allez, j'attaque le sujet.

 

J'ai choisi un titre un peu mystérieux pour ne pas révéler immédiatement mes intentions, susciter la curiosité sans faire fuire d'emblée. A part ça, vous risquez d'être décus : je ne prétends pas ici à l'originalité.

 

Finalement, qu'est-ce que j'en ai à foutre du mariage des homos ? Je ne suis pas homo moi-même, je n'ai pas d'action dans une boîte homo, je n'ai pas d'ami homo (à part une bonne connaissance, que j'ai un peu perdue de vue et que je salue au passage si par hasard elle me lit. Non, ne cherchez pas, elle n'est pas dans la liste des mes amis FB). Mais c'est comme ça, les sujets de société dont je n'ai rien à faire personnellement, pour lesquels je n'ai rien à gagner ni à perdre, ça m'intéresse quand même ; peut-être me sens-je un peu concerné par le type de société dans laquelle je vis ?

 

Rentrons de suite dans le vif du sujet : je suis favorable à l'extension aux couples homosexuels du droit à se marier, à adopter, et (pour les femmes) à concevoir un enfant par PMA (Procréation Médicalement Assistée, pour ceux qui ne reçoivent ni la télé ni le journal). Evidemment, "droit" veut dire "possibilité", ni"norme sociale". Les homos que le mariage ou les enfants n'intéressent pas sont libres de vivre leur vie comme ils l'entendent (comme les hétéros).

 

Pourquoi ce droit ? En résumé, parce que je pense qu'il n'y a pas de raison recevable de faire sur ce sujet une discrimination entre les couples hétéros et les couples homos. L'homosexualité est vieille comme le monde et n'est pas une tare, c'est une forme d'amour qui me semble aussi respectable qu'une autre, même si elle est minoritaire. Je vais essayer de passer en revue quelques arguments "contre" lus ou entendus, et de leur répondre.

 

C'est contre la nature (dans la nature, les homos ne peuvent pas avoir d'enfant)

 

Bien évidemment, pour fabriquer un enfant naturellement, il faut un couple hétéro et, sans aide médicale ni adoption, un couple homo ne peut pas avoir d'enfant. D'ailleurs, un couple hétéro stérile ne peut pas non plus avoir d'enfant naturellement. Pourquoi refuser l'adoption ou une aide médicale à un couple homo, alors qu'on l'accorde à un couple hétéro stérile ?

 

Une famille, c'est papa + maman, pas autre chose

 

Une famille, ça peut aussi être un foyer aimant et stable capable d'élever un enfant dans l'amour. Le reste relève d'une conception fixiste de la société : or une société, c'est fait pour évoluer. Pensons à toutes ces évolutions de la société qui sont maintenant entrées dans les moeurs, mais qui ont provoqué de graves crispations quand elles se sont produites. Des plus récentes à de plus anciennes : le PACS, l'abolition de la peine de mort, l'IVG, la contraception féminine, le droit de vote des femmes, la séparation de l'Eglise et de l'Etat, l'abolition des privilèges de la noblesse,...

 

Le mariage, c'est utile seulement quand on veut avoir des enfants ; pour les autres le PACS suffit bien

 

Ca tombe bien, puisque je pense que les homos sont en droit d'élever des enfants !

Et même s'ils n'ont pas d'enfants, où est le problème ? Les couples hétéros peuvent bien se marier même s'ils n'ont aucune intention d'avoir d'enfant, personne ne hurle après ça.

 

Et l'enfant, vous y avez pensé ?

 

Est-ce qu'un couple homo serait fondamentalement moins capable d'élever un enfant et lui donner du bonheur qu'un couple hétéro ? Cela n'est en tout cas pas démontré. Ensuite, je n'irais pas jusqu'à prétendre qu'un enfant élévé par un couple homo sera élevé strictement dans les mêmes conditions qu'un couple hétéro.

 

D'une part parce qu'effectivement il se trouvera élevé par deux hommes ou deux femmes, plutôt que par un homme ou une femme. On ne peut pas exclure qu'il manque alors aux parents de l'enfant une qualité spécifiquement masculine, ou bien spécifiquement féminine, qui serait nécessaire pour l'élever. Mais ceci est loin d'être clairement étayé par des exemples et des arguments précis.

 

D'autre part parce qu'il se trouvera en situation minoritaire par rapport à d'autres enfants, et donc susceptible d'être victimisé. Oui, mais ce n'est pas pire qu'avec d'autres situations minoritaires (adoption par un couple hétéro,...) ou peu valorisées (parent policier,...). Et puis dans la mesure où la situation, certes minoritaire, est reconnue par la loi et entre dans les moeurs, ça ne peut qu'atténuer le risque.

 

Tout ceci me paraît très secondaire par rapport à ce dont, me semble-t-il, un enfant a surtout besoin, c'est-à-dire de parents unis et prêts à donner de l'amour à leur enfant. En tout cas, ce dont on peut être à peu près sûr, c'est que l'enfant d'un couple homo a été désiré, ce qui n'est pas obligatoirement le cas pour tous les enfants de couples hétéros !

 

En tous cas de tout ce que j'ai pu lire sur les quelques cas existants, il n'y a pas de problème particulier.

 

Principe de précaution : on ne sait pas ce que ça va donner, alors surtout ne rien faire !

 

Il a bon dos le principe de précaution... à l'utiliser sans discernement on ne ferait plus rien, on resterait chez soi ! (et on mourrait tranquillement de faim et de soif).

En l'occurrence, si on a de bonnes raisons de changer les choses, autant ne pas se priver d'y aller, surtout si on n'arrive pas à trouver d'argument "contre" qui tienne la route.

Si les chasseurs-cueilleurs nomades avaient appliqué le principe de précaution, ils ne se seraient jamais sédentarisés pour pratiquer la culture et l'élevage, et plus tard personne n'aurait créé le train pour se déplacer.

Il ne s'agit pas de verser dans l'angélisme et de croire que tout va nécessairement être parfait dans un monde idéal, mais de là à ne rien vouloir changer...

 

A qui revient d'ailleurs la "charge de la preuve" dans ce débat ? A ceux qui veulent changer et qui devraient montrer qu'il n'y a aucun inconvénient, ou à ceux qui ne veulent pas changer et qui devraient montrer qu'il y a des inconvénients ?

Je pense qu'il est très difficile de prouver que quelque chose n'existe pas (quand elle n'existe pas), alors qu'il est beaucoup plus facile de prouver que quelque chose existe (quand elle existe). C'est pourquoi en l'occurrence, j'ai tendance à penser que la charge de la preuve revient à ceux qui pensent qu'il existe des inconvénients. J'attends encore les arguments solides en ce sens. Pour l'instant je n'ai vu qu'agiter des peurs.

 

Et puis si on commence à réfléchir à ce qui est dangereux, on pourrait commencer par s'interroger sur la hiérarchie des dangers, et interdire certaines pratiques actuelles qui sont autorisées mais dont la dangerosité est avérée : par exemple la libre circulation des armes à feu aux USA, la conduite moto, le tabac,... Qui est partant pour une révision de la hiérarchie ?

 

On risque de dépeupler la France, de ne plus se retrouver qu'avec des homos !   

 

Une normalisation sociétale de l'homosexualité pourrait éventuellement amener une légère augmentation de la proportion d'homos ; de là à dire qu'on risque le dépeuplement... heureusement que le ridicule ne tue pas. Aucune argumentation sérieuse ne va dans ce sens.

Soit dit en passant, ça fait du bien de rappeler que, vu l'empreinte environnementale du français moyen, la croissance de la population française n'est pas une fin en soi pour un monde que l'on veut durable malgré des ressources naturelles finies. Une stabilité de la population serait plutôt souhaitable... et une diminution des avantages fiscaux accordés aux familles nombreuses, peut être un bon levier pour limiter la croissance de la population.

 

Si on autorise le mariage homo, pourquoi ne pas autoriser aussi la polygamie, l'inceste...

 

Au-delà du caractère outrancier et insultant de ce genre d'amalgames, je répondrais simplement : non, précisément parce que ce n'est pas du tout la même chose !

 

L'institution du mariage est aussi une invention culturelle visant à favoriser la monogamie au détriment de la polygamie, pour éviter que certains hommes bénéficient de plusieurs femmes pendant que d'autres d'aucune... ces derniers cherchant à éliminer des rivaux par la violence.

 

L'inceste, avant d'être un tabou, est d'abord un comportement auquel très peu de gens sont portés (probablement nettement moins portés qu'à l'homosexualité, encore que je n'ai vu passer aucune stat sur le sujet...). Cela parce que l'inceste génère un risque élevé sur la viabilité de la descendance (car risque élevé d'homozygotie sur un gène récessif rare, mais létal ou handicapant), et que l'évitement instinctif de l'inceste est une adaptation qui a pu se faire aisément par sélection naturelle.

 

Donc de là à dire que du mariage homo à la polygamie ou à l'inceste, il n'y a qu'un pas, en tous cas je ne le franchis pas...

 

Pour conclure, le mot de la fin

 

Liberté, égalité, fraternité.

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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 21:58

Ce qualificatif sur le nucléaire civil, émanant d'un ministre en poste (vous savez, celui qui aime bien les marinières Armor-Lux...), avait provoqué des remous au sein de la bien-pensance écolo.

L'heure n'est-elle pas à la dénucléarisation de notre énergie et à son remplacement par des énergies renouvelables (solaire et éolien), compte tenu des dangers de l'électricité nucléaire ? Après ce qui s'est passé à Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima, n'a-t-on pas enfin pris enfin conscience de ces dangers ? Et si les autorités ne font pas assez vite pour démanteler le parc actuel et passer à autre chose, n'est-ce pas à cause de la pression exercée par le lobby nucléaire ?

 

Je pense qu'en matière d'énergie comme du reste, pour prendre des bonnes décisions, il est parfois préférable de réfléchir avec son cerveau plutôt qu'avec ses tripes, et d'aller chercher des éléments de décision plutôt que de se baser sur des a priori.

 

Plusieurs questions à considérer :

  • Le solaire, l'éolien et l'hydraulique peuvent-ils suffire ?
  • Si ça ne suffit pas, par quels moyens assurer le complément ?
  • Quels sont les avantages du nucléaire ?
  • Quels sont les inconvénients du nucléaire actuel ?
  • Peut-on concevoir un nucléaire qui n'ait pas les défauts des filières actuelles ?

Allons-y dans l'ordre.

 

Le solaire, l'éolien et l'hydraulique peuvent-ils suffire ?

 

L'électricité hydraulique (barrages hydraulique) ne peut exister que dans des régions montagneuses et suffisamment arrosées, ce qui limite les possibilités... et la création d'un nouveau barrage n'est pas anodine (déplacement de population, éventuel impact sur les écosystèmes). En France, une augmentation de la capacité n'est guère envisageable, et serait de toutes façons très limitée.

 

Le solaire et l'éolien présentent des inconvénients sérieux : un encombrement important, et surtout l'intermittence (il n'y a pas tout le temps du vent ou du soleil...). En l'absence de solutions de stockage d'électricité à grande échelle, capable de délivrer la puissance nécessaire pendant les périodes nuageuses ou de vent faible, la capacité de production électrique doit être complétée par d'autres moyens (gaz, charbon ou nucléaire, au choix... les deux premiers reposant sur des ressources épuisables, d'importation et polluantes). A moins d'accepter un approvisionnement électrique intermittent ???

 

Et même si à l'usage, le solaire, l'éolien et l'hydraulique ne génèrent pas de CO2, ils en génèrent à la construction : par exemple, il faut bien un peu de pétrole pour faire fonctionner les véhicules nécessaires à la construction d'un barrage... Dans certains cas, on a même pu calculer que le solaire ne permet globalement pas (rapporté au cycle de vie complet d'un panneau) d'économiser de CO2. L'exemple pris est celui des panneaux bon marché produits en Chine, qui ont inondé le marché français il y a quelques années pour équiper votre toiture. Ces panneaux ont un rendement et une durée de vie faibles, et l'électricité nécessaire à la fabrication des panneaux (il en faut beaucoup pour tranformer le silicium nécessaire) est produite par des centrales... au charbon ! 

 

Si ça ne suffit pas, par quels moyens assurer le complément ?

 

Donc comme dit plus haut, par du gaz, du charbon ou du nucléaire, au choix... les deux premiers moyens reposant sur des ressources épuisables, d'importation et polluantes. Voyons ci-dessous la question du nucléaire.

 

Quels sont les avantages du nucléaire ?

 

Bon marché, générateur d'emplois qualifiés, moindre dépendance en ressources d'importation épuisables, faible production de CO2.

 

Quels sont les inconvénients du nucléaire actuel ?

 

On reproche essentiellement les points suivants au nucléaire actuel, et même aux futures centrales EPR (basées sur l'utilisation d'uranium) :

  • Dangereux (risque d'emballement avec fusion du coeur, pouvant rejeter des déchets toxiques dans l'atmosphère et dans les sols).
  • Déchets à longue durée de vie (quelques millions d'année) dont on ne sait que faire.
  • Approvisionnement en uranium problématique sur le long terme, et risques géopolitiques (l'uranium n'est extrait que de quelques pays).
  • Risque de prolifération nucléaire (possibilité d'extraire du plutonium de qualité militaire à partir des produits de fission des filières actuelles).
  • Ne peut être rentable que sur de très grosses unités.

      Tout ceci n'est pas faux, encore qu'il faudrait (sans la nier) relativiser la dangerosité du nucléaire, en la comparant à des installations industrielles comparables (chimie,...) et à d'autres formes d'énergie (extraction du charbon dans les mines,...).

 

Peut-on concevoir un nucléaire qui n'ait pas les défauts des filières actuelles ?

 

Pour produire de l'électricité nucléaire, l'uranium n'est pas une fatalité !

 

Le Forum Génération IV (http://www.gen-4.org/), qui promeut un nucléaire débarassé de ses inconvénients actuels, présente 6 filières particulièrement prometteuses, visant les objectifs suivants :

  • Intrinsèquement sûr (pas de risque d'emballement ni de rejet de déchets dans la nature, même en cas de panne généralisée ou d'attaque terroriste).
  • Ne génère pas de déchets à longue durée de vie, et est capable d'incinérer les déchets à longue durée de vie actuels.
  • Coûts de construction et d'exploitation réduits, peut être construit à petite échelle.
  • Sans problème d'approvisionnement sur le long terme.
  • Sans risque de prolifération nucléaire.

Une de ces filière a un peu fait parler d'elle en France EN 2011i (la Une de Science&Vie, un livre,...), il s'agit de la filière au thorium + sels fondus, qui passe haut la main tous les critères ci-dessus. Ironie de l'histoire, cette filière a été envisagée par le France et les USA dans les années 1950-1960, lorsque ces pays cherchaient à se doter d'une filière nucléaire civile. Un démonstrateur de réacteur a fonctionné aux USA pendant plusieurs mois sans aucun problème. Mais cette filière n'a pas été retenue car... elle ne permettait pas de générer du plutonium militaire !!! Néanmoins sur bien des aspects, sa faisabilité est démontrée. Le plus délicat à mettre au point resterait le retraitement en continu des sels fondus, par des procédés chimiques. Mais rien d'impossible a priori. En y mettant les moyens, d'ici 20 à 30 ans la filière peut être au point. Chose curieuse, l'Inde et la Chine investissent massivement dans la recherche sur cette filière (l'Inde possède d'importantes réserves de thorium). 

 

Et la France ?

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 22:04

Allez, comme on parle beaucoup de laïcité en ce moment, il n'y a pas de raison que je n'y mette pas aussi mon grain de sel !

 

La problématique de base est : comment faire cohabiter pacifiquement dans un même espace (disons par exemple la France) des personnes de religion différente, voire même des personnes sans religion du tout ?

 

J'y ajouterai une autre problématique que je traiterai dans un second temps : dans un tel espace de cohabitation, quels peuvent être les droits des parents sur leurs enfants, en matière de religion ?

 

Commençons donc par la question de la cohabitation. Le passage suivant, extrait de l'article de Wikipédia sur la laïcité, est une bonne base de discussion :

 

Dans un État laïque, il ne saurait exister de religion civile, serait-elle négative (proposant comme chez Rousseau l'exclusion des croyances fanatiques, ou imposant l'athéisme comme dans les États communistes). Au sens contemporain, elle est le principe d'unité qui rassemble les hommes d'opinions, religions ou de convictions diverses en une même société politique, distincte par conséquent d'une communauté. Dans une perspective laïque, les croyances et convictions qui ont rapport à la religion (religions proprement dites, croyances sectaires, DéismeThéismeAthéismeAgnosticisme, spiritualités personnelles) ne sont que des opinions privées, sans rapport direct avec la marche de l'État. C'est là considérer la politique comme une affaire humaine, seulement humaine. Réciproquement, la liberté de croyance et de pratique doit être entière; dans les limites de "l'ordre public", l'État s'interdit d'intervenir dans les affaires religieuses, et même de définir ce qui est religion et ce qui ne l'est pas (pas de religions officielles ni même reconnues selon l'article 2 de la loi de 1905).

 

Il y a beaucoup de choses intéressantes dans tout ça. Je vais essayer de préciser comment je vois les choses.

 

Pour commencer, une prémisse. La vérité d'une religion, et les normes de comportement auxquelles sont censés se conformer ses croyants, sont donnés au départ, n'ont pas vocation à être débattus, et peuvent être arbitraires (textes sacrés, coutumes,...). Ils ne sont pas construits par confrontation au monde réel, par un débat contradictoire prenant en compte les faits et les différentes opinions (ce qui pourrait amener à changer de vérité en fonction des découvertes et des débats). Par nature, les vérités et les normes de comportement de deux religions peuvent donc être totalement contradictoires et incompatibles.

 

Ces contradictions et incompatibilités peuvent être levées par l'affrontement et par la victoire du plus fort (ce qui n'a pas ma préférence), ou bien (ce qui a ma préférence) par le respect par tous de règles communes au sein du même espace de cohabitation. Dans ce dernier cas, rien ne garantit (contrairement au voeu de l'article de Wikipédia) qu'une religion soit totalement libre de sa pratique, dans la mesure où sa pratique peut être contradictoire avec les règles communes.

 

Pour construire des règles communes, il faut partir du principe que la religion (ou l'absence de religion) est une affaire strictement privée et individuelle, et le reste en découle assez naturellement :

  • Chacun a le droit d'adhérer à la religion (ou l'absence de religion) qu'il veut, ou de créer sa propre religion.
  • Personne ne peut contraindre autrui à adhérer à sa propre religion par la force, ou par un quelconque abus de faiblesse ou de position dominante.
  • Personne ne peut exiger quoique ce soit des autres pour des raisons religieuses. Ce qui cadre le comportement de chacun, c'est la la loi commune, et en aucun cas une quelconque religion. Nul n'est censé ignorer la loi, mais personne n'est censé connaître la vérité et les normes de comportement de la religion des autres. Les collectivités publiques (s'adressant par nature à des personnes de n'importe quelle religion, ou sans religion) n'ont pas à tenir compte des exigences particulières d'une personne du fait de sa religion. D'une part parce que cela pourrait être impossible (en cas de demandes contradictoires ou irréalistes), d'autre part parce que, même sans impossibilité, cela a toujours un coût, qu'il serait anormal de faire supporter à la collectivité pour l'intérêt de quelques-uns. Les pratiques individuelles de la foi doivent donc s'adapter au fonctionnement collectif du pays où résident les personnes, et non l'inverse. 
  • Aucune collectivité publique ne peut subventionner de culte, de quelque façon que ce soit.
  • Le fonctionnement interne des cultes doit être conforme à la loi.

 

Quelques conséquences pratiques de tout ceci :

  • L'enseignement au collège des généralités sur les religions n'est pas nécessaire.
  • Aucune cantine scolaire de l'enseignement public, ne doit se tenir pour obligée de proposer tous les jours des menus adaptés à telle ou telle religion.
  • Les collectivités publiques doivent cesser d'entretenir à leur frais les églises catholiques construites avant 1905 (celles construites après 1905 étant déjà entretenues aux frais des catholiques eux-mêmes).
  • Les dons aux associations cultuelles ne doivent plus bénéficier d'aucune déduction fiscale.
  • Les écoles privées sous contrat d'enseignement avec l'Etat ne doivent en aucun cas dispenser d'enseignement religieux. Ce dernier doit être totalement facultatif, effectué par une entité juridiquement distincte, sans aucune subvention d'aucune sorte de la part de l'école privée sous contrat (genre mise à disposition gratuite de locaux, de personnels,...).
  • L'état doit cesser de rémunérer les prêtres d'Alsace-Moselle.
  • Toute religion qui ne respecte pas l'égalité hommes-femmes doit être sanctionnée (à commencer par celles qui interdisent à des femmes d'exercer certaines fonctions au sein du culte).

 

Il résulte aussi du point de départ (la vérité d'une religion est arbitraire et ne relève pas du débat) le point suivant.

Dans un débat de société portant sur tel ou tel point (euthanasie, mariage homosexuel, contraception, arrêt du nucléaire, thérapie génique,...), l'important est de construire collectivement une vérité qui n'est pas fournie au départ, par un débat contradictoire et après examen de faits. En prenant en compte les données du moment, en essayant d'imaginer les conséquences de telle ou telle décision, etc. Mais pas en se référant à ce qu'a pu en penser Machin il y a X siècles. Ce genre de vérité (construite collectivement par le débat) n'a rien à voir avec la vérité d'une religion, qui est donnée au départ et n'est pas discutable. C'est pourquoi il me semble totalement inutile, voire néfaste, d'accueillir à bras ouverts dans ce type de débats, des représentants de différentes religions. On ne peut pas attendre d'un militant d'une religion qu'il enrichisse de façon constructive et factuelle un débat, alors qu'il est "payé" pour défendre une vérité arbitraire et non discutable.

 

Voilà pour la question de la cohabitation. J'en viens maintenant à la seconde question : dans un espace de cohabitation de différentes religions (et de l'absence de religion), quels peuvent être les droits des parents sur leurs enfants, en matière de religion ?

 

D'une façon générale (sans parler de religion), les parents n'ont pas tous les droits sur leurs enfants, ils ont certaines obligations et certains interdits. Les parents doivent envoyer leur enfant à l'école, ne doivent pas les traiter en esclave,... Donc la question de savoir s'il peut y avoir des obligations ou des interdits concernant la religion, se pose. Un parent peut-il tout se permettre vis-à-vis de son enfant concernant la religion ?

 

Un enfant devrait être considéré comme un adulte en puissance, pas comme un objet destiné à assouvir les désirs de ses parents. Sa religion, ça devrait être son choix éclairé, pas celui de ses parents. Le droit de vote, et d’autres droits, ne sont accordés qu’à l’âge de la majorité ; un métier n’est généralement choisi que vers le fin de l’adolescence, un conjoint à l'entrée dans l'âge adulte ; pourquoi des parents imposeraient-ils une religion à un enfant qui est, par ailleurs, considéré comme suffisamment mature pour voter, se marier ou voguer de ses propres ailes ? Pour moi, la réponse est clairement que les parents doivent se garder d'imposer leur religion à leurs enfants, et les laisser décider par eux-même quand ils seront adultes.

Le choix d'une religion doit être une liberté individuelle, pas une coercition familiale. Pour que cette liberté individuelle puisse s'exercer dans les faits, il faut qu'au moment où un individu est en mesure de prendre sa décision en toute connaissance de cause (donc pas avant qu'il soit adulte), personne n'ait déjà choisi pour lui. Pour des parents, donner une religion à un enfant, ça revient en pratique à le déposséder de sa liberté de choix. Si c'est vos parents qui décident de votre religion, ça veut dire qu'une fois à l'âge adulte, votre religion, ça sera celle de vos parents, ce ne sera pas celle que vous aurez choisi (il est rare qu'on change de religion...). Ce n'est pas admissible dans un pays dont la liberté est une des valeurs fondamentales, et qui reconnaît la liberté de culte sans en privilégier ni en imposer aucun. Imposer une religion à un enfant, c'est clairement un abus de faiblesse. C'est aussi grave qu'un mariage forcé, ou qu'une clause abusive qui vous interdirait de vous désengager d'un abonnement.

Or, il n'y a vraiment aucune urgence à donner une religion à un individu, aucun âge maximum où il faudrait impérativement qu'un individu ait une religion. La religion est une simple option, pas une nécessité, on vit très bien sans.

De plus, en autorisant les parents à décider de la religion de leurs enfants, on fausse la concurrence entre religions, en créant une "rente de situation" pour les religions en place. C'est une "prime à l'ancienneté" qui favorise clairement la médiocrité et la sclérose de l'offre religieuse, pas son amélioration par une saine concurrence. En final, cela va à l'encontre des intérêts des citoyens, qui serait de disposer d'une offre religieuse de qualité et réellement concurrentielle.

Aux religions de se vendre aux adultes, et d'avoir de bons arguments pour prouver qu'elles sont meilleures que leurs concurrentes.

 

Laisser sa liberté de choix à l'individu, permet au passage de régler la question de savoir, quand deux parents n'ont pas la même religion, laquelle donner à leur enfant. Aucune, mon capitaine ! Laissez-le vivre ! Laissez-le choisir tout seul !

 

Voilà pouquoi, pour conclure sur ce point, je suis favorable à l'interdiction pure et simple de toute éducation religieuse. C'est le seul moyen efficace de préserver la liberté individuelle de conscience. Je remercie au passage mes parents : bien qu'ayant eu tous deux une éducation catholique, ils ont fait le choix de m'en dispenser. A une échelle plus large, il convient également de saluer le fonctionnement des Amish, où le baptême est conscient et au volontariat, et ne se fait qu'à l'âge de la majorité (les Amish ont d'ailleurs été bien persécutés pour celà...).

 

Et pour finir cet article, quelques mots sur une pratique ancestrale de certaines religions : la circoncision. Si vous m'avez suivi, vous n'aurez aucun mal à deviner ce que j'en pense. Il s'agit (factuellement) d'une mutilation irréversible, et j'en pense qu'elle ne doit en aucun cas être imposée à un enfant pour un quelconque motif religieux.

En France, elle tombe clairement sous le coup de l'article 16-3 du Code civil :

 

Il ne peut être porté atteinte à l'intégrité du corps humain qu'en cas de nécessité médicale pour la personne ou à titre exceptionnel dans l'intérêt thérapeutique d'autrui. 

Le consentement de l'intéressé doit être recueilli préalablement hors le cas où son état rend nécessaire une intervention thérapeutique à laquelle il n'est pas à même de consentir.

 

Plutôt que d'être tolérée, elle devrait être largement condamnée. En Allemagne, un jugement de juin 2012 d'un tribunal de Cologne, a d'ailleurs condamné cette pratique, pour les mêmes motivations.

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 22:03

Nous (habitants des pays occidentaux) baignons tellement depuis deux siècles dans ce que nous appelons "le progrès" (amélioration continue des conditions de vie, du fonctionnement démocratique et de l'égalité formelle entre citoyens,...) que nous pouvons être tentés de croire que ce progrès est un dû, qu'il se poursuivra éternellement, offrant sans cesse aux générations suivantes de meilleures conditions d'existence que maintenant. Cela malgré d'éventuels "accidents de parcours" (crises,...) pouvant donner des "générations sacrifiées".

 

Ce serait une extrapolation bien imprudente.

 

Le progrès matériel s'appuie bien sûr sur l'accumulation des connaissance scientifiques et techniques, l'innovation, l'esprit d'entreprise... mais aussi tout simplement sur le fait de disposer d'énergie bon marché et abondante pour pouvoir produire en masse !

La croissance de la consommation de biens et de services ne peut avoir lieu sans une croissance correspondante de la consommation des ressources naturelles nécessaires, où figurent en bonne place, en l'état actuel des choses, les énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole). Or, nous vivons dans un monde physique fini, où la consommation de ressources naturelles, disponibles en quantité finie, ne peut croîre à l'infini. Celles-ci ne sont pas inépuisables... Le XXIe siècle sera probablement le témoin d'une baisse tendancielle de l'énergie fossile extraite.

Or, nos économies dépendent encore trop étroitement de la disponibilité d'énergies fossiles. L'offre d'énergie fossile déclinant, nos économies feront de même si rien n'est fait depuis pour limiter leur dépendance à ces énergies fossiles, à commencer par diminuer notre consommation d'énergie. Depuis quatre décennies, on observe d'ailleurs au niveau mondial une baisse tendancielle de la croissance annuelle du PIB, correlée à une baisse tendancielle de la croissance de l'énergie fossile extraite. Outre la raison climatique, on a donc maintenant une raison supplémentaire de diminuer notre consommation d'énergie fossile : pour préserver autant que possible nos économies, d'une baisse à venir de la disponibilité de ces énergies fossiles.

 

Tout ceci peu paraître très péremptoire ; pour plus d'arguments sur le lien énergie/économie, je renvoie au site www.manicore.com de Jean-Marc Jancovici.

 

Ceci étant dit, même en limitant notre consommation de ressources naturelles en tout genre, une stagnation de la croissance, voire une décroissance, ne sont pas à exclure. Or, nos économies telles qu'elles fonctionnent actuellement, détestent ça : la décroissance, ou même simplement l'absence de croissance, entraîne une augmentation du chômage et de la pauvreté, une augmentation des inégalités, pouvant générer des troubles allant jusqu'à la destruction du  fonctionnement démocratique lui-même, si chèrement acquis. Si vous croyez être à l'abri de ce genre d'extrémités, pensez à l'histoire du XXe siècle... Mais voilà, nos chers politiques (je parle des partis de gouvernement, de quelque bord qu'ils soient), ne jurent que par la croissance : la croissance est une nécessité, un préalable sans lequel rien ne peut se faire ; hors croissance, point de salut ! Oui, mais si on ne peut pas avoir de croissance parce qu'il n'y a plus assez de ressources naturelles disponibles pour soutenir cette croissance, on fait comment ?

 

Outre une attaque de front de la question énergétique (et, d'une façon générale, de la consommation des ressources naturelles non renouvelables), une piste intéressante à creuser en parallèle, pour nous éviter trop de lendemains qui déchantent, serait aussi de trouver les moyens de rendre viable une économie dont le PIB décroît. Autrement dit (en considérant que l'économie est un moyen au service des individus, et non l'inverse...) : éviter le chômage et la pauvreté même quand le PIB décroît.

 

L'idée est la suivante : vu le niveau de richesse que nous avons atteint en moyenne (pensons à tous les produits superflus que nous possédons...), alors même quand le PIB d'un pays décroît, il reste très largement assez de richesses produites pour satisfaire les besoins élémentaires (logement, santé, alimentation, éducation,...) de tous ses habitants, à condition que cette richesse soit correctement répartie. Par contre, pour arriver à donner suffisamment aux moins riches quand le PIB décroît, il faut que les plus riches acceptent de subir une baisse de leur richesse à ce moment... bref, il faut accepter de PAR-TA-GER.

 

C'est peut-être contre-nature et très difficile à faire passer, mais je suis utopiste, je crois que c'est possible, même en faisant les choses au niveau d'un pays, sans demander à la terre entière de faire pareil en même temps.

Une condition nécessaire pour qu'un tel système économique soit viable, est qu'il soit perçu comme tous (du plus riche au moins riche) comme équitable, dans le sens où il subsiste des incitations au travail et à l'investissement : plus je travaille ou plus j'investis, plus j'y gagne. Une hiérarchie de richesse entre les individus peut ainsi exister, fondée +/- sur l'effort. Mais tout en maintenant cette hiérarchie relative des richesses, la survie du système tout entier peut conjoncturellement nécessiter des baisses de richesse absolues d'autant plus importantes qu'elle concernent les plus riches (pour que les moins riches puissent continuer à vivre décemment...).

 

L'effort de partage le plus important serait à supporter par les plus riches, et ce qui peut les aider à l'accepter, c'est une bonne prise de conscience que :

1°) Ils auraient aussi pu (hasard de la naissance en général) faire partie des moins riches, et n'aimeraient pas dans ce cas subir la misère. Argument à rapprocher du "A Theory of Justice" de John Rawls : pour élaborer des lois justes pour le plus grand nombre, il faut que ceux qui élaborent les lois fassent abstraction de leur situation sociale personnelle  (travaillent sous un "voile d'ignorance"), et essaient de trouver des lois qu'ils trouveraient justes pour eux-mêmes, quelle que soit le niveau où ils se trouveraient dans l'échelle sociale.

2°) Les plus riches n'auraient pas atteint leur richesse sans l'existence des moins riches... alors un peu de reconnaissance bordel !

3°) Il y a eu un époque où des économies occidentales fonctionnaient à plein emploi avec des taux marginaux d'imposition très élevés (ils ont parfois dépassé les 90 % !!! Alors à côté, 75 %...). Cette époque, c'était la décennie qui a suivi la seconde guerre mondiale. Comme quoi forte imposition des plus riches n'est pas forcément synonyme de catastrophe économique...

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 17:57

Il paraît qu'en France, certaines religions, tout à fait respectables, manquent de lieux de culte... exemple récent, le drame de Stains de dimanche dernier(1).

 

Je le dis tout de suite, sur le principe, je considère, en accord avec la loi de 1905, que l'état (et les collectivités territoriales) ne doivent reconnaître ni subventionner aucun culte. Juste laisser faire, dans un cadre et avec des fonds privés, et tant que ça n'entre pas en infraction avec la loi française.

 

Donc sur le principe, si une religion manque de locaux, eh bien qu'elle réunisse des fonds et monte un projet immobilier pour se construire un local adapté à sa pratique. Ce n'est presque pas plus compliqué que ça... Sauf que pour construire, il faut un terrain, et que ce terrain doit être affecté à ce type d'usage (pas uniquement affecté à de l'habitation par exemple). Il faut donc des collectivités territoriales assez courageuses pour modifier leur Plan d'Occupation des Sols, pour affecter à cet usage un terrain leur appartenant. Ensuite se pose la délicate question du prix de vente : quel est le juste prix pour un terrain destiné à un local de culte ? Le même prix que pour des locaux d'habitation ou des locaux commerciaux ? Pas forcément, on peut penser un peu moins, mais alors "combien moins" ? Sachant que le prix ne doit pas être non plus dérisoire, pour qu'il ne soit pas assimilable à une subvention déguisée... Quelle règle pour déterminer un prix ? Pas simple.

 

Parlons maintenant des aides publiques indirectes que reçoivent certaines religions, malgré cette loi de 1905(2). Je ne parle même pas de l'Alsace et de la Moselle qui ont un statut spécifique, qui me semble bien contestable. Fiscalement, les dons aux associations cultuelles, effectués par les particuliers ou les entreprises, sont déductibles des revenus ou des bénéfices. Les églises catholiques construites avant 1907, sont propriété de l'Etat ou des collectivités territoriales ; leur entretien est à la charge de l'Etat ou de ces mêmes collectivités territoriales. Jolies subventions, non ?

 

Alors quitte à verser dans la subvention et le bafouement de l'esprit de la loi : allons-y, mais dans l'intérêt général ! Utilisons les bâtiments en fonction des besoins et non des habitudes. Une religion a des lieux de culte mais ne les utilise pas, une autre religion a des besoins urgents de lieux de culte et n'en n'a pas ? Pourquoi l'Etat, les collectivités territoriales ne décideraient-elles pas de modifier l'affectation des lieux de culte dont ils ont la propriété, au profit des religions qui en ont besoin ? Où serait le problème ? Pourquoi construire d'autres bâtiments alors que tant de bâtiments sont sous-utilisés(3) ? Je ne veux pas me prononcer à la place des personnes qui auraient à bénéficier d'une telle redistribution, mais par exemple à Chypre, quand la Turquie a envahi la partie nord en 1974 et que les églises de la région ont été réaffectées à un autre culte que celui prévu à l'origine, je ne crois pas que les fidèles de la religion bénéficiaire y aient trouvé à redire. Le changement de déco peut se faire à moindre frais, en tout cas à bien moindre coûts et délais que la construction d'un nouveau bâtiment. Et puis, pour un Etat policier, quelle belle occasion de poser des micros pour surveiller le contenu des prêches et traquer les dérives à la source, non ?

 

Que les responsables politiques qui se vantent de ne pas être dans l'immobilisme et le conservatisme, le montrent ici par les actes. Il ne s'agit ici que d'une question de bon sens.

 

Je sais, je sais, je suis un peu provoc... mais il faut bien que je vous oblige un peu à réfléchir... allez allez, dites-moi un peu ce qui vous semble clocher dans mon argumentation... sortez vos arguments !!!

 

(1) http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE83801G20120409

(2) Voir par exemple sur http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/etat-cultes-laicite/separation-eglises-etat/

(3) Recherche sur http://www.pagesjaunes.fr/ : à Paris, il y a 179 églises catholiques.

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 21:58

Je vous décris dans cet article une croyance personnelle que j'appelle "Vies successives".

J'en suis réduit à appeler ça une croyance, parce que je n'ai malheureusement pas réussi à imaginer une expérimentation qui permettrait de tester si ce à quoi je crois, est vrai ou faux. C'est donc par définition non-scientifique, même si à la base cela s'appuie sur quelques hypothèses assez communément admises par les scientifiques du vivant.

Hypothèses :

Certaines espèces vivantes (l'être humain, et aussi une multitude d'autres) sont douées de conscience, c'est-à-dire au moins la capacité pour chacun de ses individus, de percevoir leur environnement extérieur (sons, lumières,…) et s'en faire automatiquement une représentation intérieure, qui est utilisée notamment pour déterminer le comportement de l'individu .

On n'a pas besoin ici de savoir pour une espèce donnée si elle a une conscience, il suffit de savoir que certaines espèces en ont une. Au moins l'être humain en tout cas, et s'il n'y avait que l'être humain, ça suffirait encore pour mon propos.

Dans ces espèces, chaque individu vivant a sa propre conscience. En bon matérialiste (au sens des philosophes comme Descartes par exemple), j'admets que la conscience est le résultat de l'organisation et du bon fonctionnement de la matière dont est fait cet individu : capteurs externes comme les yeux, transmetteurs comme les nerfs, et au bout de la chaîne l'activité cérébrale de l'individu.

La conscience est propre à un individu, elle n'est pas partagée ni transmissible. Avant qu'il soit conçu, cet individu n'a pas de conscience . Une fois qu'il est mort, il n'a plus de conscience.

Il n'y a aucune survivance de l'individu après sa mort, ses atomes finissent par se disperser.

Idée de succession de vies (la croyance proprement dite) :

Je (moi, qui écris ce texte) ne peux pas avoir la conscience du chat  que je vois devant moi, parce que je suis moi-même vivant, avec ma propre conscience. Mais je peux imaginer que, si je n'avais pas été conçu, je pourrais être ce chat, plutôt que l'humain que je suis. Il y a bien des chats qui existent, avec chacun leur conscience.

Je me suis trouvé être humain (cet être humain particulier), mais j'aurais pu être à la place, n'importe quel individu (d'une espèce douée de conscience).

Il faut que je précise le sens particulier que je donne au "je" quand je dis "j'aurais pu être à la place, n'importe quel individu". Si j'étais un autre individu, évidemment cet autre individu ne serait pas moi qui écris ce texte, donc dans la phrase, le "je" ne me désigne pas moi, l'être humain que je suis maintenant, mais cet autre individu, qui n'a absolument aucun rapport avec moi-même. Pour bien marquer le sens à donner à ce "je", je choisis de le reformuler "je-autre". La phrase peut se réécrire "je-autre aurais pu être à la place, n'importe quel individu".

Reprenons.

Avant que j'existe, rien de moi n'existait que des atomes éparpillés. Ma conscience n'existait pas. Puis ma conscience a surgi un beau jour, avec le démarrage du fonctionnement de mon corps.

Et maintenant, que va-t-il se passer quand je serai mort ? Plus de conscience, évidemment. Mes atomes vont finir par se disperser. Puisque je n'aurai plus de conscience à ce moment-là, je ne serai plus prisonnier de la conscience que j'ai actuellement. Donc je-autre pourrai être un autre individu.

Il n'y aura aucun rapport entre ces deux individus :

  • Aucun rapport matériel (ils peuvent avoir des atomes en commun ou pas, ça ne change rien au principe).
  • Aucun rapport moral : ce n'est pas parce que j'ai commis des fautes que je-autre serai un cochon.
  • L'individu suivant ne "sait pas" qu'il-autre a été l'individu précédent.
  • L'individu suivant pourra être conçu un intervalle de temps quelconque après la mort de l'individu précédent.

Comme, quand on n'est pas conscient, on est inconscient, une fois que je serai mort, je-autre serai immédiatement un autre individu, sans avoir l'impression d'une rupture dans le temps. Exactement comme dans le sommeil.

Et ce processus est récurrent, il ne s'arrête jamais. Il y a succession de consciences de différents individus successifs, dont le suivant est conçu après la mort du précédent.

Enfin… presque ! Pour qu'il puisse y avoir succession infinie pour toutes les consciences, il est nécessaire que le nombre de consciences, soit globalement croissant dans le temps. Si aujourd'hui, il y a 1000 milliards de consciences, et que dans 1000 ans il n'en reste plus que 999 milliards, alors il y aura certaines consciences qui ne seront pas remplacées par d'autres… Mais c'est un aspect anecdotique.

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