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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 00:00

Mise à jour majeure du 18/04/2013 :

 

Le titre initial de l'article était "Halal ou pas, rien à foutre...".

Quelques prises de consciences récentes m'amènent à changer son titre et à faire une importante mise au point.

 

Le mode d'abattage n'est pas neutre pour le consommateur (il peut y avoir des conséquences gustatives voire sanitaires).

Mais surtout, il est tout sauf neutre pour l'animal abattu, comme en témoigne crûment cette vidéo :

http://www.dailymotion.com/video/xertaj_abattage-rituel-halal-sans-etourdis_news#.UW2rWKKeNCw

 

Voir ici un dossier très complet sur le sujet :

http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2508_abattage_Halal_Casher_souffrance_animale.php

 

Je soupçonne Marine Le Pen, lorsqu'elle a parlé de l'abattage halal pendant la compagne présidentielle 2012, d'avoir eu plus envie de se faire mousser avec des propos à relents islamophobes, que d'attirer l'attention du public sur la condition animale...

 

 

Article initial du 05/03/2012 :

 

Jusqu'à preuve du contraire, une viande halal présente les mêmes qualités gustatives et sanitaires, qu'une viande "classique". Donc franchement : rien à foutre ! Etiquetée comme telle ou pas, ça ne ferait ni chaud ni froid d'en consommer ou d'en avoir consommé...

On ne voit hélas que trop bien ce que cherchent ceux ou celles qui jettent de l'huile sur le feu sur ce sujet... et qui ne prennent même pas la peine de préciser en quoi la viande halal leur poserait en soi problème. Honteux, je suis écoeuré ! Il y a vraiment des défis plus importants à relever.

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 00:00

Eh oui, vous ne croyiiez quand même pas que j'allais vous laisser tranquilles avec ce sujet d'actu !

Bon, en fait, j'avoue : je ne suis pas naïf, je sais bien que très peu me lisent (je ne me bats pas pour référencer à outrance ce blog et attirer un max de lecteurs). Mais au moins, ça me force à mettre mes idées au clair, et j'imagine que certains ne peuvent pas s'empêcher de me lire, même s'ils savent que mes idées vont les énerver... Allez, j'attaque le sujet.

 

J'ai choisi un titre un peu mystérieux pour ne pas révéler immédiatement mes intentions, susciter la curiosité sans faire fuire d'emblée. A part ça, vous risquez d'être décus : je ne prétends pas ici à l'originalité.

 

Finalement, qu'est-ce que j'en ai à foutre du mariage des homos ? Je ne suis pas homo moi-même, je n'ai pas d'action dans une boîte homo, je n'ai pas d'ami homo (à part une bonne connaissance, que j'ai un peu perdue de vue et que je salue au passage si par hasard elle me lit. Non, ne cherchez pas, elle n'est pas dans la liste des mes amis FB). Mais c'est comme ça, les sujets de société dont je n'ai rien à faire personnellement, pour lesquels je n'ai rien à gagner ni à perdre, ça m'intéresse quand même ; peut-être me sens-je un peu concerné par le type de société dans laquelle je vis ?

 

Rentrons de suite dans le vif du sujet : je suis favorable à l'extension aux couples homosexuels du droit à se marier, à adopter, et (pour les femmes) à concevoir un enfant par PMA (Procréation Médicalement Assistée, pour ceux qui ne reçoivent ni la télé ni le journal). Evidemment, "droit" veut dire "possibilité", ni"norme sociale". Les homos que le mariage ou les enfants n'intéressent pas sont libres de vivre leur vie comme ils l'entendent (comme les hétéros).

 

Pourquoi ce droit ? En résumé, parce que je pense qu'il n'y a pas de raison recevable de faire sur ce sujet une discrimination entre les couples hétéros et les couples homos. L'homosexualité est vieille comme le monde et n'est pas une tare, c'est une forme d'amour qui me semble aussi respectable qu'une autre, même si elle est minoritaire. Je vais essayer de passer en revue quelques arguments "contre" lus ou entendus, et de leur répondre.

 

C'est contre la nature (dans la nature, les homos ne peuvent pas avoir d'enfant)

 

Bien évidemment, pour fabriquer un enfant naturellement, il faut un couple hétéro et, sans aide médicale ni adoption, un couple homo ne peut pas avoir d'enfant. D'ailleurs, un couple hétéro stérile ne peut pas non plus avoir d'enfant naturellement. Pourquoi refuser l'adoption ou une aide médicale à un couple homo, alors qu'on l'accorde à un couple hétéro stérile ?

 

Une famille, c'est papa + maman, pas autre chose

 

Une famille, ça peut aussi être un foyer aimant et stable capable d'élever un enfant dans l'amour. Le reste relève d'une conception fixiste de la société : or une société, c'est fait pour évoluer. Pensons à toutes ces évolutions de la société qui sont maintenant entrées dans les moeurs, mais qui ont provoqué de graves crispations quand elles se sont produites. Des plus récentes à de plus anciennes : le PACS, l'abolition de la peine de mort, l'IVG, la contraception féminine, le droit de vote des femmes, la séparation de l'Eglise et de l'Etat, l'abolition des privilèges de la noblesse,...

 

Le mariage, c'est utile seulement quand on veut avoir des enfants ; pour les autres le PACS suffit bien

 

Ca tombe bien, puisque je pense que les homos sont en droit d'élever des enfants !

Et même s'ils n'ont pas d'enfants, où est le problème ? Les couples hétéros peuvent bien se marier même s'ils n'ont aucune intention d'avoir d'enfant, personne ne hurle après ça.

 

Et l'enfant, vous y avez pensé ?

 

Est-ce qu'un couple homo serait fondamentalement moins capable d'élever un enfant et lui donner du bonheur qu'un couple hétéro ? Cela n'est en tout cas pas démontré. Ensuite, je n'irais pas jusqu'à prétendre qu'un enfant élévé par un couple homo sera élevé strictement dans les mêmes conditions qu'un couple hétéro.

 

D'une part parce qu'effectivement il se trouvera élevé par deux hommes ou deux femmes, plutôt que par un homme ou une femme. On ne peut pas exclure qu'il manque alors aux parents de l'enfant une qualité spécifiquement masculine, ou bien spécifiquement féminine, qui serait nécessaire pour l'élever. Mais ceci est loin d'être clairement étayé par des exemples et des arguments précis.

 

D'autre part parce qu'il se trouvera en situation minoritaire par rapport à d'autres enfants, et donc susceptible d'être victimisé. Oui, mais ce n'est pas pire qu'avec d'autres situations minoritaires (adoption par un couple hétéro,...) ou peu valorisées (parent policier,...). Et puis dans la mesure où la situation, certes minoritaire, est reconnue par la loi et entre dans les moeurs, ça ne peut qu'atténuer le risque.

 

Tout ceci me paraît très secondaire par rapport à ce dont, me semble-t-il, un enfant a surtout besoin, c'est-à-dire de parents unis et prêts à donner de l'amour à leur enfant. En tout cas, ce dont on peut être à peu près sûr, c'est que l'enfant d'un couple homo a été désiré, ce qui n'est pas obligatoirement le cas pour tous les enfants de couples hétéros !

 

En tous cas de tout ce que j'ai pu lire sur les quelques cas existants, il n'y a pas de problème particulier.

 

Principe de précaution : on ne sait pas ce que ça va donner, alors surtout ne rien faire !

 

Il a bon dos le principe de précaution... à l'utiliser sans discernement on ne ferait plus rien, on resterait chez soi ! (et on mourrait tranquillement de faim et de soif).

En l'occurrence, si on a de bonnes raisons de changer les choses, autant ne pas se priver d'y aller, surtout si on n'arrive pas à trouver d'argument "contre" qui tienne la route.

Si les chasseurs-cueilleurs nomades avaient appliqué le principe de précaution, ils ne se seraient jamais sédentarisés pour pratiquer la culture et l'élevage, et plus tard personne n'aurait créé le train pour se déplacer.

Il ne s'agit pas de verser dans l'angélisme et de croire que tout va nécessairement être parfait dans un monde idéal, mais de là à ne rien vouloir changer...

 

A qui revient d'ailleurs la "charge de la preuve" dans ce débat ? A ceux qui veulent changer et qui devraient montrer qu'il n'y a aucun inconvénient, ou à ceux qui ne veulent pas changer et qui devraient montrer qu'il y a des inconvénients ?

Je pense qu'il est très difficile de prouver que quelque chose n'existe pas (quand elle n'existe pas), alors qu'il est beaucoup plus facile de prouver que quelque chose existe (quand elle existe). C'est pourquoi en l'occurrence, j'ai tendance à penser que la charge de la preuve revient à ceux qui pensent qu'il existe des inconvénients. J'attends encore les arguments solides en ce sens. Pour l'instant je n'ai vu qu'agiter des peurs.

 

Et puis si on commence à réfléchir à ce qui est dangereux, on pourrait commencer par s'interroger sur la hiérarchie des dangers, et interdire certaines pratiques actuelles qui sont autorisées mais dont la dangerosité est avérée : par exemple la libre circulation des armes à feu aux USA, la conduite moto, le tabac,... Qui est partant pour une révision de la hiérarchie ?

 

On risque de dépeupler la France, de ne plus se retrouver qu'avec des homos !   

 

Une normalisation sociétale de l'homosexualité pourrait éventuellement amener une légère augmentation de la proportion d'homos ; de là à dire qu'on risque le dépeuplement... heureusement que le ridicule ne tue pas. Aucune argumentation sérieuse ne va dans ce sens.

Soit dit en passant, ça fait du bien de rappeler que, vu l'empreinte environnementale du français moyen, la croissance de la population française n'est pas une fin en soi pour un monde que l'on veut durable malgré des ressources naturelles finies. Une stabilité de la population serait plutôt souhaitable... et une diminution des avantages fiscaux accordés aux familles nombreuses, peut être un bon levier pour limiter la croissance de la population.

 

Si on autorise le mariage homo, pourquoi ne pas autoriser aussi la polygamie, l'inceste...

 

Au-delà du caractère outrancier et insultant de ce genre d'amalgames, je répondrais simplement : non, précisément parce que ce n'est pas du tout la même chose !

 

L'institution du mariage est aussi une invention culturelle visant à favoriser la monogamie au détriment de la polygamie, pour éviter que certains hommes bénéficient de plusieurs femmes pendant que d'autres d'aucune... ces derniers cherchant à éliminer des rivaux par la violence.

 

L'inceste, avant d'être un tabou, est d'abord un comportement auquel très peu de gens sont portés (probablement nettement moins portés qu'à l'homosexualité, encore que je n'ai vu passer aucune stat sur le sujet...). Cela parce que l'inceste génère un risque élevé sur la viabilité de la descendance (car risque élevé d'homozygotie sur un gène récessif rare, mais létal ou handicapant), et que l'évitement instinctif de l'inceste est une adaptation qui a pu se faire aisément par sélection naturelle.

 

Donc de là à dire que du mariage homo à la polygamie ou à l'inceste, il n'y a qu'un pas, en tous cas je ne le franchis pas...

 

Pour conclure, le mot de la fin

 

Liberté, égalité, fraternité.

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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 21:58

Ce qualificatif sur le nucléaire civil, émanant d'un ministre en poste (vous savez, celui qui aime bien les marinières Armor-Lux...), avait provoqué des remous au sein de la bien-pensance écolo.

L'heure n'est-elle pas à la dénucléarisation de notre énergie et à son remplacement par des énergies renouvelables (solaire et éolien), compte tenu des dangers de l'électricité nucléaire ? Après ce qui s'est passé à Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima, n'a-t-on pas enfin pris enfin conscience de ces dangers ? Et si les autorités ne font pas assez vite pour démanteler le parc actuel et passer à autre chose, n'est-ce pas à cause de la pression exercée par le lobby nucléaire ?

 

Je pense qu'en matière d'énergie comme du reste, pour prendre des bonnes décisions, il est parfois préférable de réfléchir avec son cerveau plutôt qu'avec ses tripes, et d'aller chercher des éléments de décision plutôt que de se baser sur des a priori.

 

Plusieurs questions à considérer :

  • Le solaire, l'éolien et l'hydraulique peuvent-ils suffire ?
  • Si ça ne suffit pas, par quels moyens assurer le complément ?
  • Quels sont les avantages du nucléaire ?
  • Quels sont les inconvénients du nucléaire actuel ?
  • Peut-on concevoir un nucléaire qui n'ait pas les défauts des filières actuelles ?

Allons-y dans l'ordre.

 

Le solaire, l'éolien et l'hydraulique peuvent-ils suffire ?

 

L'électricité hydraulique (barrages hydraulique) ne peut exister que dans des régions montagneuses et suffisamment arrosées, ce qui limite les possibilités... et la création d'un nouveau barrage n'est pas anodine (déplacement de population, éventuel impact sur les écosystèmes). En France, une augmentation de la capacité n'est guère envisageable, et serait de toutes façons très limitée.

 

Le solaire et l'éolien présentent des inconvénients sérieux : un encombrement important, et surtout l'intermittence (il n'y a pas tout le temps du vent ou du soleil...). En l'absence de solutions de stockage d'électricité à grande échelle, capable de délivrer la puissance nécessaire pendant les périodes nuageuses ou de vent faible, la capacité de production électrique doit être complétée par d'autres moyens (gaz, charbon ou nucléaire, au choix... les deux premiers reposant sur des ressources épuisables, d'importation et polluantes). A moins d'accepter un approvisionnement électrique intermittent ???

 

Et même si à l'usage, le solaire, l'éolien et l'hydraulique ne génèrent pas de CO2, ils en génèrent à la construction : par exemple, il faut bien un peu de pétrole pour faire fonctionner les véhicules nécessaires à la construction d'un barrage... Dans certains cas, on a même pu calculer que le solaire ne permet globalement pas (rapporté au cycle de vie complet d'un panneau) d'économiser de CO2. L'exemple pris est celui des panneaux bon marché produits en Chine, qui ont inondé le marché français il y a quelques années pour équiper votre toiture. Ces panneaux ont un rendement et une durée de vie faibles, et l'électricité nécessaire à la fabrication des panneaux (il en faut beaucoup pour tranformer le silicium nécessaire) est produite par des centrales... au charbon ! 

 

Si ça ne suffit pas, par quels moyens assurer le complément ?

 

Donc comme dit plus haut, par du gaz, du charbon ou du nucléaire, au choix... les deux premiers moyens reposant sur des ressources épuisables, d'importation et polluantes. Voyons ci-dessous la question du nucléaire.

 

Quels sont les avantages du nucléaire ?

 

Bon marché, générateur d'emplois qualifiés, moindre dépendance en ressources d'importation épuisables, faible production de CO2.

 

Quels sont les inconvénients du nucléaire actuel ?

 

On reproche essentiellement les points suivants au nucléaire actuel, et même aux futures centrales EPR (basées sur l'utilisation d'uranium) :

  • Dangereux (risque d'emballement avec fusion du coeur, pouvant rejeter des déchets toxiques dans l'atmosphère et dans les sols).
  • Déchets à longue durée de vie (quelques millions d'année) dont on ne sait que faire.
  • Approvisionnement en uranium problématique sur le long terme, et risques géopolitiques (l'uranium n'est extrait que de quelques pays).
  • Risque de prolifération nucléaire (possibilité d'extraire du plutonium de qualité militaire à partir des produits de fission des filières actuelles).
  • Ne peut être rentable que sur de très grosses unités.

      Tout ceci n'est pas faux, encore qu'il faudrait (sans la nier) relativiser la dangerosité du nucléaire, en la comparant à des installations industrielles comparables (chimie,...) et à d'autres formes d'énergie (extraction du charbon dans les mines,...).

 

Peut-on concevoir un nucléaire qui n'ait pas les défauts des filières actuelles ?

 

Pour produire de l'électricité nucléaire, l'uranium n'est pas une fatalité !

 

Le Forum Génération IV (http://www.gen-4.org/), qui promeut un nucléaire débarassé de ses inconvénients actuels, présente 6 filières particulièrement prometteuses, visant les objectifs suivants :

  • Intrinsèquement sûr (pas de risque d'emballement ni de rejet de déchets dans la nature, même en cas de panne généralisée ou d'attaque terroriste).
  • Ne génère pas de déchets à longue durée de vie, et est capable d'incinérer les déchets à longue durée de vie actuels.
  • Coûts de construction et d'exploitation réduits, peut être construit à petite échelle.
  • Sans problème d'approvisionnement sur le long terme.
  • Sans risque de prolifération nucléaire.

Une de ces filière a un peu fait parler d'elle en France EN 2011i (la Une de Science&Vie, un livre,...), il s'agit de la filière au thorium + sels fondus, qui passe haut la main tous les critères ci-dessus. Ironie de l'histoire, cette filière a été envisagée par le France et les USA dans les années 1950-1960, lorsque ces pays cherchaient à se doter d'une filière nucléaire civile. Un démonstrateur de réacteur a fonctionné aux USA pendant plusieurs mois sans aucun problème. Mais cette filière n'a pas été retenue car... elle ne permettait pas de générer du plutonium militaire !!! Néanmoins sur bien des aspects, sa faisabilité est démontrée. Le plus délicat à mettre au point resterait le retraitement en continu des sels fondus, par des procédés chimiques. Mais rien d'impossible a priori. En y mettant les moyens, d'ici 20 à 30 ans la filière peut être au point. Chose curieuse, l'Inde et la Chine investissent massivement dans la recherche sur cette filière (l'Inde possède d'importantes réserves de thorium). 

 

Et la France ?

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 22:04

Allez, comme on parle beaucoup de laïcité en ce moment, il n'y a pas de raison que je n'y mette pas aussi mon grain de sel !

 

La problématique de base est : comment faire cohabiter pacifiquement dans un même espace (disons par exemple la France) des personnes de religion différente, voire même des personnes sans religion du tout ?

 

J'y ajouterai une autre problématique que je traiterai dans un second temps : dans un tel espace de cohabitation, quels peuvent être les droits des parents sur leurs enfants, en matière de religion ?

 

Commençons donc par la question de la cohabitation. Le passage suivant, extrait de l'article de Wikipédia sur la laïcité, est une bonne base de discussion :

 

Dans un État laïque, il ne saurait exister de religion civile, serait-elle négative (proposant comme chez Rousseau l'exclusion des croyances fanatiques, ou imposant l'athéisme comme dans les États communistes). Au sens contemporain, elle est le principe d'unité qui rassemble les hommes d'opinions, religions ou de convictions diverses en une même société politique, distincte par conséquent d'une communauté. Dans une perspective laïque, les croyances et convictions qui ont rapport à la religion (religions proprement dites, croyances sectaires, DéismeThéismeAthéismeAgnosticisme, spiritualités personnelles) ne sont que des opinions privées, sans rapport direct avec la marche de l'État. C'est là considérer la politique comme une affaire humaine, seulement humaine. Réciproquement, la liberté de croyance et de pratique doit être entière; dans les limites de "l'ordre public", l'État s'interdit d'intervenir dans les affaires religieuses, et même de définir ce qui est religion et ce qui ne l'est pas (pas de religions officielles ni même reconnues selon l'article 2 de la loi de 1905).

 

Il y a beaucoup de choses intéressantes dans tout ça. Je vais essayer de préciser comment je vois les choses.

 

Pour commencer, une prémisse. La vérité d'une religion, et les normes de comportement auxquelles sont censés se conformer ses croyants, sont donnés au départ, n'ont pas vocation à être débattus, et peuvent être arbitraires (textes sacrés, coutumes,...). Ils ne sont pas construits par confrontation au monde réel, par un débat contradictoire prenant en compte les faits et les différentes opinions (ce qui pourrait amener à changer de vérité en fonction des découvertes et des débats). Par nature, les vérités et les normes de comportement de deux religions peuvent donc être totalement contradictoires et incompatibles.

 

Ces contradictions et incompatibilités peuvent être levées par l'affrontement et par la victoire du plus fort (ce qui n'a pas ma préférence), ou bien (ce qui a ma préférence) par le respect par tous de règles communes au sein du même espace de cohabitation. Dans ce dernier cas, rien ne garantit (contrairement au voeu de l'article de Wikipédia) qu'une religion soit totalement libre de sa pratique, dans la mesure où sa pratique peut être contradictoire avec les règles communes.

 

Pour construire des règles communes, il faut partir du principe que la religion (ou l'absence de religion) est une affaire strictement privée et individuelle, et le reste en découle assez naturellement :

  • Chacun a le droit d'adhérer à la religion (ou l'absence de religion) qu'il veut, ou de créer sa propre religion.
  • Personne ne peut contraindre autrui à adhérer à sa propre religion par la force, ou par un quelconque abus de faiblesse ou de position dominante.
  • Personne ne peut exiger quoique ce soit des autres pour des raisons religieuses. Ce qui cadre le comportement de chacun, c'est la la loi commune, et en aucun cas une quelconque religion. Nul n'est censé ignorer la loi, mais personne n'est censé connaître la vérité et les normes de comportement de la religion des autres. Les collectivités publiques (s'adressant par nature à des personnes de n'importe quelle religion, ou sans religion) n'ont pas à tenir compte des exigences particulières d'une personne du fait de sa religion. D'une part parce que cela pourrait être impossible (en cas de demandes contradictoires ou irréalistes), d'autre part parce que, même sans impossibilité, cela a toujours un coût, qu'il serait anormal de faire supporter à la collectivité pour l'intérêt de quelques-uns. Les pratiques individuelles de la foi doivent donc s'adapter au fonctionnement collectif du pays où résident les personnes, et non l'inverse. 
  • Aucune collectivité publique ne peut subventionner de culte, de quelque façon que ce soit.
  • Le fonctionnement interne des cultes doit être conforme à la loi.

 

Quelques conséquences pratiques de tout ceci :

  • L'enseignement au collège des généralités sur les religions n'est pas nécessaire.
  • Aucune cantine scolaire de l'enseignement public, ne doit se tenir pour obligée de proposer tous les jours des menus adaptés à telle ou telle religion.
  • Les collectivités publiques doivent cesser d'entretenir à leur frais les églises catholiques construites avant 1905 (celles construites après 1905 étant déjà entretenues aux frais des catholiques eux-mêmes).
  • Les dons aux associations cultuelles ne doivent plus bénéficier d'aucune déduction fiscale.
  • Les écoles privées sous contrat d'enseignement avec l'Etat ne doivent en aucun cas dispenser d'enseignement religieux. Ce dernier doit être totalement facultatif, effectué par une entité juridiquement distincte, sans aucune subvention d'aucune sorte de la part de l'école privée sous contrat (genre mise à disposition gratuite de locaux, de personnels,...).
  • L'état doit cesser de rémunérer les prêtres d'Alsace-Moselle.
  • Toute religion qui ne respecte pas l'égalité hommes-femmes doit être sanctionnée (à commencer par celles qui interdisent à des femmes d'exercer certaines fonctions au sein du culte).

 

Il résulte aussi du point de départ (la vérité d'une religion est arbitraire et ne relève pas du débat) le point suivant.

Dans un débat de société portant sur tel ou tel point (euthanasie, mariage homosexuel, contraception, arrêt du nucléaire, thérapie génique,...), l'important est de construire collectivement une vérité qui n'est pas fournie au départ, par un débat contradictoire et après examen de faits. En prenant en compte les données du moment, en essayant d'imaginer les conséquences de telle ou telle décision, etc. Mais pas en se référant à ce qu'a pu en penser Machin il y a X siècles. Ce genre de vérité (construite collectivement par le débat) n'a rien à voir avec la vérité d'une religion, qui est donnée au départ et n'est pas discutable. C'est pourquoi il me semble totalement inutile, voire néfaste, d'accueillir à bras ouverts dans ce type de débats, des représentants de différentes religions. On ne peut pas attendre d'un militant d'une religion qu'il enrichisse de façon constructive et factuelle un débat, alors qu'il est "payé" pour défendre une vérité arbitraire et non discutable.

 

Voilà pour la question de la cohabitation. J'en viens maintenant à la seconde question : dans un espace de cohabitation de différentes religions (et de l'absence de religion), quels peuvent être les droits des parents sur leurs enfants, en matière de religion ?

 

D'une façon générale (sans parler de religion), les parents n'ont pas tous les droits sur leurs enfants, ils ont certaines obligations et certains interdits. Les parents doivent envoyer leur enfant à l'école, ne doivent pas les traiter en esclave,... Donc la question de savoir s'il peut y avoir des obligations ou des interdits concernant la religion, se pose. Un parent peut-il tout se permettre vis-à-vis de son enfant concernant la religion ?

 

Un enfant devrait être considéré comme un adulte en puissance, pas comme un objet destiné à assouvir les désirs de ses parents. Sa religion, ça devrait être son choix éclairé, pas celui de ses parents. Le droit de vote, et d’autres droits, ne sont accordés qu’à l’âge de la majorité ; un métier n’est généralement choisi que vers le fin de l’adolescence, un conjoint à l'entrée dans l'âge adulte ; pourquoi des parents imposeraient-ils une religion à un enfant qui est, par ailleurs, considéré comme suffisamment mature pour voter, se marier ou voguer de ses propres ailes ? Pour moi, la réponse est clairement que les parents doivent se garder d'imposer leur religion à leurs enfants, et les laisser décider par eux-même quand ils seront adultes.

Le choix d'une religion doit être une liberté individuelle, pas une coercition familiale. Pour que cette liberté individuelle puisse s'exercer dans les faits, il faut qu'au moment où un individu est en mesure de prendre sa décision en toute connaissance de cause (donc pas avant qu'il soit adulte), personne n'ait déjà choisi pour lui. Pour des parents, donner une religion à un enfant, ça revient en pratique à le déposséder de sa liberté de choix. Si c'est vos parents qui décident de votre religion, ça veut dire qu'une fois à l'âge adulte, votre religion, ça sera celle de vos parents, ce ne sera pas celle que vous aurez choisi (il est rare qu'on change de religion...). Ce n'est pas admissible dans un pays dont la liberté est une des valeurs fondamentales, et qui reconnaît la liberté de culte sans en privilégier ni en imposer aucun. Imposer une religion à un enfant, c'est clairement un abus de faiblesse. C'est aussi grave qu'un mariage forcé, ou qu'une clause abusive qui vous interdirait de vous désengager d'un abonnement.

Or, il n'y a vraiment aucune urgence à donner une religion à un individu, aucun âge maximum où il faudrait impérativement qu'un individu ait une religion. La religion est une simple option, pas une nécessité, on vit très bien sans.

De plus, en autorisant les parents à décider de la religion de leurs enfants, on fausse la concurrence entre religions, en créant une "rente de situation" pour les religions en place. C'est une "prime à l'ancienneté" qui favorise clairement la médiocrité et la sclérose de l'offre religieuse, pas son amélioration par une saine concurrence. En final, cela va à l'encontre des intérêts des citoyens, qui serait de disposer d'une offre religieuse de qualité et réellement concurrentielle.

Aux religions de se vendre aux adultes, et d'avoir de bons arguments pour prouver qu'elles sont meilleures que leurs concurrentes.

 

Laisser sa liberté de choix à l'individu, permet au passage de régler la question de savoir, quand deux parents n'ont pas la même religion, laquelle donner à leur enfant. Aucune, mon capitaine ! Laissez-le vivre ! Laissez-le choisir tout seul !

 

Voilà pouquoi, pour conclure sur ce point, je suis favorable à l'interdiction pure et simple de toute éducation religieuse. C'est le seul moyen efficace de préserver la liberté individuelle de conscience. Je remercie au passage mes parents : bien qu'ayant eu tous deux une éducation catholique, ils ont fait le choix de m'en dispenser. A une échelle plus large, il convient également de saluer le fonctionnement des Amish, où le baptême est conscient et au volontariat, et ne se fait qu'à l'âge de la majorité (les Amish ont d'ailleurs été bien persécutés pour celà...).

 

Et pour finir cet article, quelques mots sur une pratique ancestrale de certaines religions : la circoncision. Si vous m'avez suivi, vous n'aurez aucun mal à deviner ce que j'en pense. Il s'agit (factuellement) d'une mutilation irréversible, et j'en pense qu'elle ne doit en aucun cas être imposée à un enfant pour un quelconque motif religieux.

En France, elle tombe clairement sous le coup de l'article 16-3 du Code civil :

 

Il ne peut être porté atteinte à l'intégrité du corps humain qu'en cas de nécessité médicale pour la personne ou à titre exceptionnel dans l'intérêt thérapeutique d'autrui. 

Le consentement de l'intéressé doit être recueilli préalablement hors le cas où son état rend nécessaire une intervention thérapeutique à laquelle il n'est pas à même de consentir.

 

Plutôt que d'être tolérée, elle devrait être largement condamnée. En Allemagne, un jugement de juin 2012 d'un tribunal de Cologne, a d'ailleurs condamné cette pratique, pour les mêmes motivations.

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 22:03

Nous (habitants des pays occidentaux) baignons tellement depuis deux siècles dans ce que nous appelons "le progrès" (amélioration continue des conditions de vie, du fonctionnement démocratique et de l'égalité formelle entre citoyens,...) que nous pouvons être tentés de croire que ce progrès est un dû, qu'il se poursuivra éternellement, offrant sans cesse aux générations suivantes de meilleures conditions d'existence que maintenant. Cela malgré d'éventuels "accidents de parcours" (crises,...) pouvant donner des "générations sacrifiées".

 

Ce serait une extrapolation bien imprudente.

 

Le progrès matériel s'appuie bien sûr sur l'accumulation des connaissance scientifiques et techniques, l'innovation, l'esprit d'entreprise... mais aussi tout simplement sur le fait de disposer d'énergie bon marché et abondante pour pouvoir produire en masse !

La croissance de la consommation de biens et de services ne peut avoir lieu sans une croissance correspondante de la consommation des ressources naturelles nécessaires, où figurent en bonne place, en l'état actuel des choses, les énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole). Or, nous vivons dans un monde physique fini, où la consommation de ressources naturelles, disponibles en quantité finie, ne peut croîre à l'infini. Celles-ci ne sont pas inépuisables... Le XXIe siècle sera probablement le témoin d'une baisse tendancielle de l'énergie fossile extraite.

Or, nos économies dépendent encore trop étroitement de la disponibilité d'énergies fossiles. L'offre d'énergie fossile déclinant, nos économies feront de même si rien n'est fait depuis pour limiter leur dépendance à ces énergies fossiles, à commencer par diminuer notre consommation d'énergie. Depuis quatre décennies, on observe d'ailleurs au niveau mondial une baisse tendancielle de la croissance annuelle du PIB, correlée à une baisse tendancielle de la croissance de l'énergie fossile extraite. Outre la raison climatique, on a donc maintenant une raison supplémentaire de diminuer notre consommation d'énergie fossile : pour préserver autant que possible nos économies, d'une baisse à venir de la disponibilité de ces énergies fossiles.

 

Tout ceci peu paraître très péremptoire ; pour plus d'arguments sur le lien énergie/économie, je renvoie au site www.manicore.com de Jean-Marc Jancovici.

 

Ceci étant dit, même en limitant notre consommation de ressources naturelles en tout genre, une stagnation de la croissance, voire une décroissance, ne sont pas à exclure. Or, nos économies telles qu'elles fonctionnent actuellement, détestent ça : la décroissance, ou même simplement l'absence de croissance, entraîne une augmentation du chômage et de la pauvreté, une augmentation des inégalités, pouvant générer des troubles allant jusqu'à la destruction du  fonctionnement démocratique lui-même, si chèrement acquis. Si vous croyez être à l'abri de ce genre d'extrémités, pensez à l'histoire du XXe siècle... Mais voilà, nos chers politiques (je parle des partis de gouvernement, de quelque bord qu'ils soient), ne jurent que par la croissance : la croissance est une nécessité, un préalable sans lequel rien ne peut se faire ; hors croissance, point de salut ! Oui, mais si on ne peut pas avoir de croissance parce qu'il n'y a plus assez de ressources naturelles disponibles pour soutenir cette croissance, on fait comment ?

 

Outre une attaque de front de la question énergétique (et, d'une façon générale, de la consommation des ressources naturelles non renouvelables), une piste intéressante à creuser en parallèle, pour nous éviter trop de lendemains qui déchantent, serait aussi de trouver les moyens de rendre viable une économie dont le PIB décroît. Autrement dit (en considérant que l'économie est un moyen au service des individus, et non l'inverse...) : éviter le chômage et la pauvreté même quand le PIB décroît.

 

L'idée est la suivante : vu le niveau de richesse que nous avons atteint en moyenne (pensons à tous les produits superflus que nous possédons...), alors même quand le PIB d'un pays décroît, il reste très largement assez de richesses produites pour satisfaire les besoins élémentaires (logement, santé, alimentation, éducation,...) de tous ses habitants, à condition que cette richesse soit correctement répartie. Par contre, pour arriver à donner suffisamment aux moins riches quand le PIB décroît, il faut que les plus riches acceptent de subir une baisse de leur richesse à ce moment... bref, il faut accepter de PAR-TA-GER.

 

C'est peut-être contre-nature et très difficile à faire passer, mais je suis utopiste, je crois que c'est possible, même en faisant les choses au niveau d'un pays, sans demander à la terre entière de faire pareil en même temps.

Une condition nécessaire pour qu'un tel système économique soit viable, est qu'il soit perçu comme tous (du plus riche au moins riche) comme équitable, dans le sens où il subsiste des incitations au travail et à l'investissement : plus je travaille ou plus j'investis, plus j'y gagne. Une hiérarchie de richesse entre les individus peut ainsi exister, fondée +/- sur l'effort. Mais tout en maintenant cette hiérarchie relative des richesses, la survie du système tout entier peut conjoncturellement nécessiter des baisses de richesse absolues d'autant plus importantes qu'elle concernent les plus riches (pour que les moins riches puissent continuer à vivre décemment...).

 

L'effort de partage le plus important serait à supporter par les plus riches, et ce qui peut les aider à l'accepter, c'est une bonne prise de conscience que :

1°) Ils auraient aussi pu (hasard de la naissance en général) faire partie des moins riches, et n'aimeraient pas dans ce cas subir la misère. Argument à rapprocher du "A Theory of Justice" de John Rawls : pour élaborer des lois justes pour le plus grand nombre, il faut que ceux qui élaborent les lois fassent abstraction de leur situation sociale personnelle  (travaillent sous un "voile d'ignorance"), et essaient de trouver des lois qu'ils trouveraient justes pour eux-mêmes, quelle que soit le niveau où ils se trouveraient dans l'échelle sociale.

2°) Les plus riches n'auraient pas atteint leur richesse sans l'existence des moins riches... alors un peu de reconnaissance bordel !

3°) Il y a eu un époque où des économies occidentales fonctionnaient à plein emploi avec des taux marginaux d'imposition très élevés (ils ont parfois dépassé les 90 % !!! Alors à côté, 75 %...). Cette époque, c'était la décennie qui a suivi la seconde guerre mondiale. Comme quoi forte imposition des plus riches n'est pas forcément synonyme de catastrophe économique...

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 17:57

Il paraît qu'en France, certaines religions, tout à fait respectables, manquent de lieux de culte... exemple récent, le drame de Stains de dimanche dernier(1).

 

Je le dis tout de suite, sur le principe, je considère, en accord avec la loi de 1905, que l'état (et les collectivités territoriales) ne doivent reconnaître ni subventionner aucun culte. Juste laisser faire, dans un cadre et avec des fonds privés, et tant que ça n'entre pas en infraction avec la loi française.

 

Donc sur le principe, si une religion manque de locaux, eh bien qu'elle réunisse des fonds et monte un projet immobilier pour se construire un local adapté à sa pratique. Ce n'est presque pas plus compliqué que ça... Sauf que pour construire, il faut un terrain, et que ce terrain doit être affecté à ce type d'usage (pas uniquement affecté à de l'habitation par exemple). Il faut donc des collectivités territoriales assez courageuses pour modifier leur Plan d'Occupation des Sols, pour affecter à cet usage un terrain leur appartenant. Ensuite se pose la délicate question du prix de vente : quel est le juste prix pour un terrain destiné à un local de culte ? Le même prix que pour des locaux d'habitation ou des locaux commerciaux ? Pas forcément, on peut penser un peu moins, mais alors "combien moins" ? Sachant que le prix ne doit pas être non plus dérisoire, pour qu'il ne soit pas assimilable à une subvention déguisée... Quelle règle pour déterminer un prix ? Pas simple.

 

Parlons maintenant des aides publiques indirectes que reçoivent certaines religions, malgré cette loi de 1905(2). Je ne parle même pas de l'Alsace et de la Moselle qui ont un statut spécifique, qui me semble bien contestable. Fiscalement, les dons aux associations cultuelles, effectués par les particuliers ou les entreprises, sont déductibles des revenus ou des bénéfices. Les églises catholiques construites avant 1907, sont propriété de l'Etat ou des collectivités territoriales ; leur entretien est à la charge de l'Etat ou de ces mêmes collectivités territoriales. Jolies subventions, non ?

 

Alors quitte à verser dans la subvention et le bafouement de l'esprit de la loi : allons-y, mais dans l'intérêt général ! Utilisons les bâtiments en fonction des besoins et non des habitudes. Une religion a des lieux de culte mais ne les utilise pas, une autre religion a des besoins urgents de lieux de culte et n'en n'a pas ? Pourquoi l'Etat, les collectivités territoriales ne décideraient-elles pas de modifier l'affectation des lieux de culte dont ils ont la propriété, au profit des religions qui en ont besoin ? Où serait le problème ? Pourquoi construire d'autres bâtiments alors que tant de bâtiments sont sous-utilisés(3) ? Je ne veux pas me prononcer à la place des personnes qui auraient à bénéficier d'une telle redistribution, mais par exemple à Chypre, quand la Turquie a envahi la partie nord en 1974 et que les églises de la région ont été réaffectées à un autre culte que celui prévu à l'origine, je ne crois pas que les fidèles de la religion bénéficiaire y aient trouvé à redire. Le changement de déco peut se faire à moindre frais, en tout cas à bien moindre coûts et délais que la construction d'un nouveau bâtiment. Et puis, pour un Etat policier, quelle belle occasion de poser des micros pour surveiller le contenu des prêches et traquer les dérives à la source, non ?

 

Que les responsables politiques qui se vantent de ne pas être dans l'immobilisme et le conservatisme, le montrent ici par les actes. Il ne s'agit ici que d'une question de bon sens.

 

Je sais, je sais, je suis un peu provoc... mais il faut bien que je vous oblige un peu à réfléchir... allez allez, dites-moi un peu ce qui vous semble clocher dans mon argumentation... sortez vos arguments !!!

 

(1) http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE83801G20120409

(2) Voir par exemple sur http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/etat-cultes-laicite/separation-eglises-etat/

(3) Recherche sur http://www.pagesjaunes.fr/ : à Paris, il y a 179 églises catholiques.

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 21:58

Je vous décris dans cet article une croyance personnelle que j'appelle "Vies successives".

J'en suis réduit à appeler ça une croyance, parce que je n'ai malheureusement pas réussi à imaginer une expérimentation qui permettrait de tester si ce à quoi je crois, est vrai ou faux. C'est donc par définition non-scientifique, même si à la base cela s'appuie sur quelques hypothèses assez communément admises par les scientifiques du vivant.

Hypothèses :

Certaines espèces vivantes (l'être humain, et aussi une multitude d'autres) sont douées de conscience, c'est-à-dire au moins la capacité pour chacun de ses individus, de percevoir leur environnement extérieur (sons, lumières,…) et s'en faire automatiquement une représentation intérieure, qui est utilisée notamment pour déterminer le comportement de l'individu .

On n'a pas besoin ici de savoir pour une espèce donnée si elle a une conscience, il suffit de savoir que certaines espèces en ont une. Au moins l'être humain en tout cas, et s'il n'y avait que l'être humain, ça suffirait encore pour mon propos.

Dans ces espèces, chaque individu vivant a sa propre conscience. En bon matérialiste (au sens des philosophes comme Descartes par exemple), j'admets que la conscience est le résultat de l'organisation et du bon fonctionnement de la matière dont est fait cet individu : capteurs externes comme les yeux, transmetteurs comme les nerfs, et au bout de la chaîne l'activité cérébrale de l'individu.

La conscience est propre à un individu, elle n'est pas partagée ni transmissible. Avant qu'il soit conçu, cet individu n'a pas de conscience . Une fois qu'il est mort, il n'a plus de conscience.

Il n'y a aucune survivance de l'individu après sa mort, ses atomes finissent par se disperser.

Idée de succession de vies (la croyance proprement dite) :

Je (moi, qui écris ce texte) ne peux pas avoir la conscience du chat  que je vois devant moi, parce que je suis moi-même vivant, avec ma propre conscience. Mais je peux imaginer que, si je n'avais pas été conçu, je pourrais être ce chat, plutôt que l'humain que je suis. Il y a bien des chats qui existent, avec chacun leur conscience.

Je me suis trouvé être humain (cet être humain particulier), mais j'aurais pu être à la place, n'importe quel individu (d'une espèce douée de conscience).

Il faut que je précise le sens particulier que je donne au "je" quand je dis "j'aurais pu être à la place, n'importe quel individu". Si j'étais un autre individu, évidemment cet autre individu ne serait pas moi qui écris ce texte, donc dans la phrase, le "je" ne me désigne pas moi, l'être humain que je suis maintenant, mais cet autre individu, qui n'a absolument aucun rapport avec moi-même. Pour bien marquer le sens à donner à ce "je", je choisis de le reformuler "je-autre". La phrase peut se réécrire "je-autre aurais pu être à la place, n'importe quel individu".

Reprenons.

Avant que j'existe, rien de moi n'existait que des atomes éparpillés. Ma conscience n'existait pas. Puis ma conscience a surgi un beau jour, avec le démarrage du fonctionnement de mon corps.

Et maintenant, que va-t-il se passer quand je serai mort ? Plus de conscience, évidemment. Mes atomes vont finir par se disperser. Puisque je n'aurai plus de conscience à ce moment-là, je ne serai plus prisonnier de la conscience que j'ai actuellement. Donc je-autre pourrai être un autre individu.

Il n'y aura aucun rapport entre ces deux individus :

  • Aucun rapport matériel (ils peuvent avoir des atomes en commun ou pas, ça ne change rien au principe).
  • Aucun rapport moral : ce n'est pas parce que j'ai commis des fautes que je-autre serai un cochon.
  • L'individu suivant ne "sait pas" qu'il-autre a été l'individu précédent.
  • L'individu suivant pourra être conçu un intervalle de temps quelconque après la mort de l'individu précédent.

Comme, quand on n'est pas conscient, on est inconscient, une fois que je serai mort, je-autre serai immédiatement un autre individu, sans avoir l'impression d'une rupture dans le temps. Exactement comme dans le sommeil.

Et ce processus est récurrent, il ne s'arrête jamais. Il y a succession de consciences de différents individus successifs, dont le suivant est conçu après la mort du précédent.

Enfin… presque ! Pour qu'il puisse y avoir succession infinie pour toutes les consciences, il est nécessaire que le nombre de consciences, soit globalement croissant dans le temps. Si aujourd'hui, il y a 1000 milliards de consciences, et que dans 1000 ans il n'en reste plus que 999 milliards, alors il y aura certaines consciences qui ne seront pas remplacées par d'autres… Mais c'est un aspect anecdotique.

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 00:00

Vous êtes athée, et votre compagnon ou compagne vous "incite aimablement" à un mariage religieux, ou au baptème des enfants ? Réfléchissez bien ! J'ai moi-même été confronté à la question et... j'ai pris la mauvaise décision.

 

Pour vous aider à y voir plus clair et à vous décider en toute connaissance de cause ; ou tout simplement, si votre décision est déjà prise, pour vous aider à l'argumenter, je vous invite à lire ce qui suit. Il s'agit du courrier que j'ai (20 ans après les faits !) adressé  à toutes les personnes qui étaient présentes à mon mariage religieux et au baptème de mes enfants.

 

*******************************

Bonjour,

 

Ce courrier est adressé à toutes les personnes ayant assisté à mon mariage religieux avec [...] et/ou au baptême de mes fils [...]. Ce texte sera également mis en ligne sur http://citrunch.over-blog.com.

 

Il s’agit de faire une mise au point personnelle concernant ma participation à ces cérémonies.

 

Les personnes qui étaient présentes ont pu penser, très légitimement, que j’ai approuvé et cautionné tout ce qui s’est dit.

 

Or, étant athée, les croyances en jeu dans ces cérémonies sont en opposition totale avec mes convictions. Je tiens donc à apporter un démenti formel et à déclarer, fortement et publiquement, que je n’approuve et ne cautionne rien de ce qui s’est dit dans ces cérémonies, qui est pour moi sans aucune valeur.

Dans mon esprit, cette déclaration annule purement et simplement tout ce que je considère avoir pu approuver et cautionner pendant ces cérémonie[1].

 

Ma participation à ces cérémonies aura été la plus grande erreur de ma vie. Il n’y avait aucune raison valable pour que je m’y soumette, et je regrette amèrement, encore aujourd’hui, d’avoir été si inconscient et si influençable à ce sujet.

 

Je vais développer ci-dessous pourquoi, d’une façon générale, je pense que pour un individu ne partageant pas ces croyances, il n’y a aucune raison valable de se soumettre à ce type de cérémonies, et en quoi cette insoumission est absolument non-négociable.

 

Raisons générales

 

Dans le cas du mariage comme dans le cas du baptême, il faut d’abord considérer qu’une cérémonie religieuse est tout sauf neutre, même pour un athée. Un argument est souvent employé : « Puisqu’une cérémonie religieuse ne signifie rien pour toi, qu’est-ce que ça peut bien te faire qu’on la fasse ? ».

Cet argument est totalement fallacieux, ce pour la raison très simple évoquée plus haut : la participation publique active à une cérémonie, vaut approbation de son contenu ! En approuvant publiquement quelque chose tout en étant convaincu du contraire, on se renie soi-même, on nie son libre-arbitre et son existence d’être pensant, on n’est plus une personne, on se rabaisse au rang d’objet et on perd sa dignité. Cela évoque les fameux procès staliniens, où on obligeait les « ennemis objectifs du régime » à raconter n’importe quoi[2].

 

Vouloir exiger de l’autre une cérémonie religieuse contraire à ses convictions intimes, c’est le traiter comme un objet pour satisfaire égoïstement ses propres désirs, et c’est une atteinte fondamentale à sa dignité. Pour cette simple raison, toute cérémonie religieuse ne devrait se faire qu’au strict volontariat, par consentement mutuel. On ne peut pas renoncer à sa dignité par amour. Les arguments du style « Si tu m’aimes, alors fais-le pour moi » ne sont qu’un odieux chantage. L’amour ne devrait jamais être utilisé comme faux argument pour manipuler l’autre et l’amener à renoncer à sa dignité.

 

Si la personne qui souhaite une cérémonie religieuse, trouve cela si insupportable (suite à un refus légitime) de devoir y renoncer, alors on peut se poser des questions : quelle est cette drogue mentale qui la rend malheureuse au point qu’elle ne puisse pas supporter que les choses ne se fassent pas exactement comme elle le voudrait ? Est-ce que ses croyances ne sont pas une prison qui la rend intolérante ?

 

Raisons complémentaires spécifiques au mariage

 

Imposer (par quelque moyen que ce soit : suggestion, arguments fallacieux, pleurnicheries, chantage,…) un mariage religieux, c’est faire un mariage forcé. Pourquoi tolérerait-on pour un mariage religieux ce qu’on ne tolérerait pas pour un mariage civil ? Pourquoi se passerait-on du consentement mutuel pour un mariage religieux, tandis qu’on se l’impose pour un mariage civil ?

 

Commencer une vie commune en imposant à l’autre un mariage religieux, ça veut dire qu’il y a de la part de l’un, dès le départ, volonté de dominer l’autre, et c’est bien mal augurer de l’harmonie et de l’équilibre futur au sein du couple.

 

Pour les athées qui me lisent, qui sont sur le point de faire un mariage religieux, et qui se disent qu’un mariage religieux n’est finalement qu’un peu de folklore, anodin et sans conséquences, réfléchissez quand même un instant et projetez-vous dans la cérémonie.

Vous serez dans un cadre solennel, avec une charge émotive importante, et les paroles qui s’adresseront à vous prendront un tout autre relief qu’en d’autres circonstances. À un moment, devant tous les invités, vous aurez à répondre à une question dont le sens, en final, sera « Voulez-vous vous marier devant Dieu ? ».

Si vous répondez « oui », alors vous reconnaissez de fait, publiquement, l’existence de Dieu. Eh oui, c’est notamment ça la valeur ajoutée du mariage religieux, puisqu’un mariage religieux n’unit jamais… que des personnes déjà mariées !

C’est bien ça que vous voulez ? C’est bien cette image que vous voulez que l’on retienne de vous ? Si ce n’est pas ça que vous voulez, alors soyez vous-même, ayez le courage de ne pas entrer dans ce jeu. Il n’est jamais trop tard pour dire non et revenir sur votre promesse, même pendant la cérémonie religieuse[3] ! Ça fera un peu désordre et ça plombera un peu l’ambiance sur le moment, mais ça pourra parfaitement s’expliquer après. Il ne faut jamais renoncer à sa dignité.

 

Raisons complémentaires spécifiques au baptême

 

Je traite ici uniquement du cas (le plus courant) où deux parents font baptiser leur bébé.

 

L’argument du « consentement mutuel » s’applique naturellement à chacun des deux parents : il ne peut être question pour l’un des parents de faire baptiser leur bébé, sans que l’autre parent soit d’accord (sinon, on l’obligerait à cautionner publiquement qu’il approuve le baptême et tout ce qui va avec, donc à se renier, etc).

 

D’autres arguments devraient amener des réticences encore plus fortes au baptême d’un bébé.

 

Faire baptiser un bébé, c’est également le traiter en objet. Nous ne sommes plus dans une société traditionnelle où tout le monde est dans le même moule. Nous sommes dans une société ouverte et multiculturelle, où cohabitent l’athéisme et plusieurs religions, et où les progrès de la connaissance incitent à remettre en cause certains dogmes rabâchés depuis des siècles. À part quelques fanatiques, beaucoup de personnes ont maintenant conscience de la valeur toute relative des croyances en jeu dans leur religion. Dans ce type de société, de quel droit des parents devraient-ils décider de la religion de leur enfant ? Et même s’ils se contentent de le baptiser, sans leur donner d’éducation religieuse, pourquoi alors vouloir leur coller une étiquette[4] ?

Un enfant devrait être considéré comme un adulte en puissance, pas comme un objet destiné à assouvir les désirs de ses parents. Sa religion, ça devrait être son choix éclairé, pas celui de ses parents. Le droit de vote, et d’autres droits, ne sont accordés qu’à l’âge de la majorité ; un métier n’est généralement choisi que vers le fin de l’adolescence ; pourquoi des parents imposeraient-ils une religion à un enfant qui n’est pas, par ailleurs, considéré comme suffisamment mature pour aller voter ou se choisir un métier ? Il est d’ailleurs tristement ironique de constater que les premiers à s’opposer à l’avortement au motif qu’un fœtus est déjà une personne, sont ensuite également les premiers à rabaisser cette personne au rang d’objet une fois qu’elle est née, en la faisant baptiser.

 

Je serais curieux de savoir ce que deviendraient les effectifs d’une religion si, contrairement aux pratiques actuelles, les parents attendaient la maturité de leurs enfants pour leur laisser prendre (ou pas) une religion. Est-ce que la foi leur apparaîtrait si évidente ? Sans faire l’expérience, je crois deviner la réponse, et par conséquent je ne m’attends pas à ce que les pratiques évoluent de si tôt. Toute religion, pour survivre, doit perpétuellement renouveler son stock de fidèles pour compenser les décès ; le moyen le plus sûr et le plus largement utilisé, consiste à cibler massivement les plus vulnérables : les enfants immatures. Les fabricants de cigarettes font d’ailleurs à peu près la même chose. Une religion qui n’a pas de stratégie de conquête efficace, quelle qu’elle soit, ne peut pas survivre.

 

Je présente mes excuses à [...] pour les avoir fait baptiser. Qu’ils sachent qu’il leur est facile, s’ils le souhaitent et comme je l’ai fait moi-même, d’« apostasier », c’est-à-dire de renier son baptême auprès de l’Église. Au terme de cette procédure, l’acte de baptême porte une mention marginale de renoncement au baptême, et la personne en reçoit une copie.

 

En conclusion : vive la liberté !

 

Je voudrais maintenant m’adresser à ceux qui ressentent négativement le fait que je n’ai pas assisté, dans le passé, à certaines cérémonies religieuses. Et que je n’assisterai plus, je vous l’annonce, à aucune dans le futur, sans exception.

 

Que vous le vouliez ou non, nous vivons dans un pays qui reconnaît la liberté et la pluralité de pensée, d’expression, de culte,… tant que ça n’enfreint pas la loi. Je ne me mêle en aucune façon de votre foi à vous, vous être totalement libre de penser et de faire ce que vous voulez, et je ne vous reprocherai jamais d’aller à la messe si le cœur vous en dit. J’entends bien que la réciproque soit vraie, et que vous me laissiez ne pas aller à la messe si je n’ai pas envie d’y aller, sans me montrer du doigt ni me reprocher à demi-mots d’être un salaud. Ce n’est pas parce qu’un proche ou un ami décède et que je ne vais pas à sa messe d’enterrement que je suis un salaud, ou que je ne ressens pas de tristesse, ou que je ne compatis pas avec les survivants. Contrairement à l’impression de certains (qui prennent leur cas pour une généralité ?), une messe d’enterrement n’est pas une cérémonie qui s’adresse à tout le monde. C’est une cérémonie faite par des croyants pour des croyants, c’est une cérémonie qui suppose l’existence de Dieu, et qui est notamment destinée à marquer (pour ceux qui y croient) le passage dans l’au-delà de l’être dont l’existence terrestre s’est arrêtée. Si je ne crois pas à tout ça, alors ça n’a pas de sens que je participe à cette cérémonie, et personne ne devrait me reprocher de me comporter conformément à mes convictions. De temps en temps, penser au sens de ses actes, et être cohérent avec soi-même, c’est bien aussi. Et ce que j’écris pour les enterrements se généralise également aux mariages, baptêmes,…

Je ne vois pas bien de cérémonie « universelle » qui pourrait exister, qui s’adresse vraiment à tous. On ne peut pas dire en une seule cérémonie une chose et son contraire : que Dieu existe et qu’il n’existe pas, qu’il y a quelque chose après la mort et qu’il n’y a rien,... Ou alors on s’en tient au minimum consensuel : « Machin est mort, nous sommes bien tristes parce que nous l’aimions bien » ? Peut-être un peu court pour certains ?

Un dernier argument que j’ai trop souvent entendu : « Pour une fois, tu pourrais quand même faire un effort ». Oui, bien sûr. Pour une fois (disons tous les 5 ans, voyez je suis sympa), faites donc quand même vous aussi l’effort suivant : juste avant le second tour de l’élection présidentielle, allez à un meeting électoral du parti du bord opposé au vôtre, écoutez bien ce qui se dit, et applaudissez avec les autres. Et pour faire bonne mesure, faites-vous photographier ou filmer pendant le meeting, et diffusez les images à vos amis et collègues. Vous verrez, c’est très facile… de faire quelque chose de contraire à ses convictions.  

 

Dans une société libre et plurielle comme la nôtre, les croyances, c’est une affaire strictement individuelle, privée, intime et personnelle et ça doit le rester ; personne ne devrait s’en servir pour créer d’obligation aux autres.



[1] Sur le cas du mariage, je considère comme secondaire que la religion catholique ne prévoit pas une sorte de « divorce religieux ». De toute façon, je ne reconnais pas le mariage religieux, et je n’ai pas absolument besoin d’obtenir l’annulation formelle de quelque chose qui n’a pas de sens pour moi (bien que je préfèrerais quand même que ça puisse se faire, parce que ça aurait une portée plus générale que cette déclaration).

Je veux simplement, par ce courrier, signifier à un public aussi large que possible, que contrairement à ce que j’ai malheureusement pu laissé croire, je n’accorde aucune valeur à ces bouts de papier.

[2] Voir « Histoire du totalitarisme » de Hannah Arendt.

[3] Pour plus d’explications sur les pièges que l’on se tend à soi-même en voulant rester cohérent avec ses engagements initiaux, voir « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens » de Beauvois et Joule.

[4] Pour ne parler que de l’enseignement religieux, bien entendu tout n’est pas négatif dedans. Je pense à certaines valeurs, disons « humaines » pour faire court, qui font partie de cet enseignement. Ces valeurs ne sont d’ailleurs pas spécifiques aux religions, elles sont universelles et préexistantes aux religions. Voir par exemple « Et l’homme créa les dieux » de Pascal Boyer, ou encore « Moral minds : the nature of right and wrong » de Marc D. Hauser. Aucune religion ne peut prétendre s’approprier ces valeurs, et nul besoin d’enseignement religieux pour les enseigner. Ce qui est par contre spécifique à l’enseignement religieux, c’est le fait de faire croire à des « vérités révélées » immuables, et autres phénomènes surnaturels.

Or, accepter de croire sans preuve, voire même contre l’évidence, c’est renoncer à l’usage de la raison. Je ne pense pas que le renoncement à la raison prépare bien les futures générations à affronter les défis qui se présentent à l’humanité. Je pense qu’il est préférable d’être capable de discernement et de jugement critique, et d’être capable de remettre en cause, si nécessaire, les vérités d’aujourd’hui.

Ceci n’est qu’une opinion, et je n’ai pas d’arguments très étayés à verser à l’appui de cette thèse, si ce n’est éventuellement la série d’études citées par Richard Dawkins (« Pour en finir avec Dieu », pp. 109-110 de la première édition française) qui montre, chez les scientifiques américains, une corrélation inverse entre leur croyance en un Dieu et la reconnaissance de leurs travaux par leurs pairs.

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